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Turquie : Erdogan assure avoir éliminé plus de 3.000 rebelles du PKK en 2015


Jeudi 31 decembre 2015 à 16h08

Ankara, 31 déc 2015 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a une nouvelle fois promis jeudi, dans ses voeux pour le Nouvel An, de "nettoyer" son pays des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en se targuant d'en avoir "éliminé" plus de 3.000 en 2015.

"La République de Turquie a l'occasion et la détermination de vaincre l'organisation terroriste séparatiste (le PKK). Nos forces de sécurité nettoient chaque centimètre des montagnes et les villes des terroristes et vont continuer à le faire", a lancé M. Erdogan dans son traditionnel message télévisé du 31 décembre.

"Notre gouvernement est déterminé à poursuivre totalement et sans faillir sa lutte contre le terrorisme", a insisté jeudi le bureau du Premier ministre Ahmet Davutoglu dans une déclaration publiée à l'issue d'une nouvelle réunion de sécurité autour de son chef.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont repris à l'été dernier entre Ankara et le PKK, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés en 2012 pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

"Environ 3.100 terroristes ont été éliminés lors des opérations menées pendant l'année 2015 sur notre sol et à l'étranger", a indiqué jeudi M. Erdogan, en référence aux représailles de l'armée contre le PKK en Turquie ou dans le nord de l'Irak.

Plus de 200 policiers ou soldats ont été tués lors de ces combats, ainsi que des civils, a déploré chef de l'Etat.

En plus des attaques "classiques" menées par le PKK contre les forces de sécurité, de très violents affrontements opposent l'armée et la police à des jeunes partisans des rebelles dans des villes, placées sous couvre-feu, du sud-est à majorité kurde de la Turquie.

Depuis la mi-décembre, quelque 10.000 hommes soutenus par des chars et des hélicoptères ont lancé une vaste offensive contre ces rebelles à Silopi et Cizre, ainsi que dans le district historique de Sur à Diyarbakir, la grande cité kurde du pays.

Ces combats ont tué de nombreux civils et plongé la région en état de guerre.

Le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), dénonce les excès de ces opérations et a affirmé qu'elles avaient fait 56 victimes civiles depuis le début du mois.

"Ces couvre-feu prétendument destinés à assurer l'ordre public et la sécurité ont en fait semé la terreur dans le public, causé la mort de civils, la perte de sites culturels historiques et la destruction des villes", a déploré un député du HDP, Ayhan Bilgen.

La police turque a utilisé jeudi à Diyarbakir des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser un groupe de manifestants, réunis notamment à l'appel du HDP, qui dénonçait les couvre-feu en vigueur, a constaté un photographe de l'AFP.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.