Page Précédente

Turquie: deux personnes inculpées pour des assassinats de Kurdes


Jeudi 2 avril 2009 à 11h36

DIYARBAKIR (Turquie), 2 avr 2009 (AFP) — Un tribunal de Diyarbakir (sud-est) a inculpé deux personnes mercredi pour leur implication dans l'assassinat présumé de nombreux Kurdes dans les années 1990 dans cette zone, théâtre de la rébellion kurde, a-t-on appris de source judiciaire.

La cour a ordonné que les deux hommes, autrefois membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), soient incarcérés dans l'attente de leur procès dans le cadre de l'enquête baptisée "les puits de la mort", a-t-on précisé de même source.

Ces inculpations interviennent alors qu'un procureur de Diyarbakir, la principale ville du sud-est turc, dominé par les Kurdes, a ordonné de nouvelles fouilles mercredi sur un site proche du hameau de Karacali, à une dizaine de km de la ville.

Les autorités rechercheraient les restes de deux personnes portées disparues après avoir été abattues par des éléments du service de renseignements de la gendarmerie turque, le Jitem, sur la base d'aveux formulés par un transfuge du PKK qui évoquait des exactions présumées.

Abdülkadir Aygan, un ancien rebelle devenu informateur de l'armée et qui vit actuellement en Suède, a affirmé à la presse turque avoir été témoin de meurtres d'un certain nombre de gens, accusés de collaborer avec le PKK.

Ses allégations ont donné le coup d'envoi d'une large enquête sur des disparitions dans les années 1990, au plus fort de l'insurrection kurde dans la région.

Des excavations effectuées dans la province voisine de Sirnak ont permis de retrouver des fragments d'os humain et de tissu dans des endroits surnommés par la presse "les puits de la mort", parce que des corps y auraient été jetés puis recouverts d'acide, dans les années 1990.

Trois autres personnes ont été inculpées jusqu'à présent dans cette affaire, dont un colonel.

Le PKK a pris les armes en 1984 pour l'indépendance des régions kurdes, et le conflit a fait environ 44.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.