Mardi 25 octobre 2011 à 20h48
ERCIS (Turquie), 25 oct 2011 (AFP) — Plusieurs personnes, dont un bébé d'une quinzaine de jours, ont été retirées vivantes des décombres deux jours après le séisme qui a frappé dimanche la province de Van, à majorité kurde, de l'Est de la Turquie, ont constaté des journalistes de l'AFP.
C'est d'abord la petite Azra Karaduman qui a a été sauvée mardi, redonnant espoir aux secouristes qui livraient une course contre la montre pour retrouver des survivants à Ercis, la ville la plus touchée.
Le bébé a été transporté à l'hôpital de campagne sous les ovations de la foule.
"Lorsque je l'ai attrapée, j'étais l'homme le plus heureux du monde", a raconté Kadir Direk, le sauveteur d'Azra.
Deux heures plus tard, c'est la mère du bébé, Seniha (24 ans), puis sa grand-mère Gülzade (73 ans), qui ont été retirées vivantes des décombres dont elles étaient prisonnières depuis dimanche.
Les trois survivantes ont été transportées à Ankara.
Le père de famille se trouvait aussi sous les décombres, mais n'aurait donné aucun signe de vie.
Par ailleurs, au même moment, une autre équipe de secouristes a retiré vivant d'un amas de béton dans cette même ville un homme d'une trentaine d'années.
Plus tard dans la soirée, dans la ville de Van, capitale régionale, un garçon de 10 ans a été retiré en vie des gravats de son immeuble, dont son père et son frère avaient été auparavant extraits.
Le bilan encore provisoire du séisme a été établi à 459 morts mardi soir par les autorités des situations d'urgence et plus de 1.350 blessés. Le précédent bilan faisait état de 432 morts.
Des centaines de secouristes travaillaient sans relâche après la tombée de la nuit pour retrouver d'éventuels survivants.
Quelques heures auparavant, un policier et sa femme avaient également été retrouvés vivants à Ercis.
Mais c'est surtout des corps qui sont extraits des ruines après le tremblement de terre de magnitude 7,2, le plus puissant de ces dernières années en Turquie.
"Des centaines, voire des milliers de personnes sont toujours prises au piège sous les décombres", a déclaré aux médias un porte-parole de la Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR) à Genève, Jessica Sallabank.
Les victimes sont essentiellement à Ercis et à Van.
C'est dans cette deuxième ville que des détenus d'une prison, endommagé par le séisme, se sont révoltés mardi soir contre les autorités pénitentiaires qui refuseraient de les transférer vers un autre établissement plus sûr, ont indiqué des proches de détenus à l'AFP.
Ils ont mis le feu à leurs couvertures alors que les autorités tentaient de les calmer, ont déclaré ces sources à une journaliste de l'AFP sur place. Celle-ci a entendu des tirs d'armes à feu provenant de l'intérieur du complexe.
Des familles en deuil ont commencé à enterrer des proches mardi.
Les rescapés s'apprêtaient à passer une troisième nuit dans l'angoisse des répliques alors qu'une nouvelle secousse tellurique d'une magnitude de 5,4 a été ressentie vers 15H00 GMT, provoquant de nouveau un mouvement de panique.
Et pour mercredi, la neige est annoncée.
L'Etat turc a dépêché sur les lieux des centaines de secouristes, 145 ambulances, six bataillons de l'armée et des hélicoptères-ambulances. Au total 25.000 tentes ont été envoyées, a indiqué le vice-Premier ministre Besir Atalay.
Par ailleurs la Turquie a demandé mardi à Israël de lui fournir des structures d'habitations mobiles pour les sans-abri après le séisme, en dépit des vives tensions diplomatiques entre les deux pays, a annoncé un responsable israélien.
"La Turquie nous a demandé des mobile homes destinés à accueillir les sans-abri", a affirmé à l'AFP le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor.
"Nous avons immédiatement accepté et nous allons voir rapidement ce que nous pouvons fournir", a-t-il ajouté le porte-parole.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.