Lundi 19 octobre 2009 à 14h47
DIYARBAKIR (Turquie), 19 oct 2009 (AFP) — Des milliers de Kurdes ont manifesté lundi dans différentes villes de Turquie leur soutien aux "groupes de paix", une initiative du mouvement armé PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) qui a dépêché plusieurs de ses miltants à la frontière turco-irakienne dans un geste de soutien aux efforts de paix du gouvernement.
A Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien, peuplé en majorité de Kurdes, quelque 5.000 manifestants réunis à l'appel du Parti pour une société démocratique (DTP, prokurde), ont manifesté sur une place du centre-ville aux cris de "les émissaires de paix sont notre honneur" et "main dans la main pour une paix honorable".
Les manifestants, entourés par un important dispositif policier, ont aussi scandé des slogans favorables à Abdullah Öcalan, le chef emprisonné du PKK, a constaté l'AFP.
Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs autres villes de la région: Mus, Batman, Mardin, Tunceli et Van.
A Istanbul, métropole de l'ouest du pays accueillant une importante communauté kurde, entre 2.000 et 2.500 manifestants, selon la police, ont défilé sur l'avenue Istiklal, une artère commerciale du centre-ville.
Rassemblés derrière une banderole affirmant "ouvrez la voie à la paix", les manifestants, qui faisaient avec la main le "V" de la victoire, ont scandé des slogans tels que "bravo au PKK, le peuple est avec toi" ou "l'ambassadeur de la paix est à Imrali", faisant référence à l'île prison d'Imrali, où est écroué Öcalan.
Huit rebelles venant de camps du PKK dans les monts Kandil (nord de l'Irak) ainsi que 26 "civils" en provenance d'un camp de réfugiés kurdes de Turquie au nord d'Erbil (nord de l'Irak) devaient se présenter lundi au poste frontière turco-irakien de Habur.
L'inititative intervient alors que le gouvernement s'apprête à présenter au Parlement des mesures en faveur de la communauté kurde, afin de saper le soutien dont jouit le PKK au sein de la population du sud-est anatolien, où l'organisation et les forces de sécurité mènent depuis 1984 une guerre qui a fait au moins 45.000 morts.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.