
Samedi 10 novembre 2012 à 18h19
DIYARBAKIR (Turquie), 10 nov 2012 (AFP) — Cinq députés du Parti kurde de la paix et de la démocratie (BDP) se sont joints à la grève de la faim observée par des centaines de détenus kurdes dans les prisons de Turquie pour exiger un assouplissement des conditions de détention du chef des rebelles séparatistes kurdes Abdullah Ocalan, a annoncé samedi une dirigeante de ce parti, Gulten Kisanak.
Les députés qui se sont joints au mouvement veulent soutenir les quelque 700 prisonniers kurdes en grève de la faim dans l'ensemble de la Turquie depuis deux mois. Désormais dix députés du BDP au total participent à la grève de la faim observée par ces détenus. Deux députés avaient rejoint le mouvement cette semaine, dont le maire de Diyarbakir, Osman Baydemir.
"Nous sommes inquiets, préoccupés, frustrés par l'impasse" actuelle, a déclaré Mme Kisanak lors d'une conférence de presse dans la province de Diyarbakir (sud-est) à majorité kurde.
"Nous sommes déterminés à ... assumer notre responsabilité pour trouver une solution", a-t-elle ajouté, soulignant que les détenus grévistes de la faim étaient entrés dans une phase critique.
Les grévistes de la faim, qui ont entamé leur mouvement le 12 septembre, demandent une levée des restrictions concernant l'usage de la langue kurde dans la sphère publique, notamment dans les tribunaux.
Mais leur principale revendication porte sur les conditions de détention du chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), Abdullah Ocalan, sur l'île d'Imrali (nord-ouest) depuis 1999.Les protestatires demandant notamment que Ocalan, confiné dans l'isolement, puisse recevoir la visite de ses avocats.
La grève de la faim relève du "'droit des Kurdes à la résistance", a par ailleurs déclaré samedi le co-président du BDP Selahattin Demirtas cité par l'agence Anatolie.
Il a également annoncé que son parti avait décidé de suspendre sa participation aux travaux des commissions parlementaires, mais qu'il continuerait à assister aux sessions du parlement.
Il y a une semaine, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait assuré samedi qu'il ne céderait pas au "chantage" des détenus kurdes grévistes. "Ne faites pas de chantage (...) nous ne libérerons pas le chef terroriste simplement parce que vous le demandez et que vous avez engagé une telle action", avait-il déclaré.
Des manifestations ont eu lieu dans l'ensemble du pays pour soutenir les grévistes de la faim. De nombreuses personnes ont été arrêtées et blessées dans des heurts avec la police.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.