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Turquie : des députés kurdes ont pu rencontrer Öcalan en prison (télévision)


Jeudi 3 janvier 2013 à 19h50

ISTANBUL, 03 jan 2013 (AFP) — Deux députés kurdes de Turquie ont pu rencontrer jeudi dans sa prison le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, quelques jours après la confirmation d'échanges entre Öcalan et l'Etat sur le désarmement du groupe rebelle, a annoncé la chaîne de télévision NTV.

La députée Ayla Akat Ata, du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, le principal parti kurde de Turquie), et le député kurde indépendant Ahmet Türk ont rencontré Öcalan sur son île-prison d'Imrali, dans le nord-ouest de la Turquie, où il purge une peine de prison à vie, selon NTV.

Les responsables du BDP n'étaient pas immédiatement disponibles pour commenter l'information.

Les deux élus devaient rendre compte de leur entretien auprès des dirigeants du BDP, avant une éventuelle déclaration aux médias dans les prochains jours, a précisé NTV.

La rencontre intervient alors que Yalçin Akdogan, le principal conseiller politique du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a confirmé lundi l'existence de discussions entre les services secrets et Öcalan sur un désarmement du PKK.

"Ce sont les services de renseignement qui sont en pourparlers avec lui (...) L'objectif est le désarmement du PKK. Tout dialogue en ce sens qui peut aboutir à un arrêt des violences est soutenu par le gouvernement", a déclaré M. Akdogan.

Selon le quotidien Hürriyet, des responsables du MIT, l'Agence nationale du renseignement, se sont entretenus pendant quatre heures le 23 décembre avec Öcalan.

Le dirigeant kurde, capturé en 1999, a demandé à cette occasion d'avoir un contact direct avec son organisation, a indiqué le journal.

Les élus du BDP sont régulièrement accusés de connivence avec le PKK.

Le gouvernement a demandé à l'Assemblée nationale en novembre la levée de l'immunité parlementaire de dix députés kurdes, dont neuf appartiennent au BDP, accusés de soutenir le PKK après avoir donné devant les caméras l'accolade à des rebelles dans une zone de combats du Sud-Est anatolien.

Le conflit kurde en Turquie a fait, selon l'armée, plus de 45.000 morts. Les rebelles ont d'abord revendiqué l'indépendance du Sud-Est anatolien, peuplé en majorité de Kurdes, avant d'évoluer vers une demande d'autonomie régionale.

Une précédente tentative de négociation avec le PKK en 2009 avait échoué.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.