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Turquie: des députés européens empêchés de rencontrer un leader prokurde incarcéré


Lundi 21 novembre 2016 à 14h14

Edirne (Turquie), 21 nov 2016 (AFP) — Les autorités turques ont empêché lundi des députés européens de rencontrer le leader du principal parti prokurde, Selahattin Demirtas, écroué dans le cadre d'une enquête pour "terrorisme", a constaté une journaliste de l'AFP.

Le groupe d'une dizaine d'élus du Parti socialiste européen (PSE), emmenés par leur président, le Bulgare Sergueï Stanichev, est resté bloqué devant la porte de la prison d'Edirne (nord-ouest), près d'Istanbul, où M. Demirtas est retenu depuis le début du mois.

"Il n'est pas seul, notre famille politique est solidaire avec lui", a déclaré M. Stanichev lors d'une conférence improvisée devant le centre pénitentiaire, qualifiant l'arrestation de M. Demirtas de "pitoyable" et de "mauvais signal politique de la part des autorités turques".

Cette visite survient plus de deux semaines après le placement en détention des coprésidents du HDP (Parti démocratique des peuples), Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, accusés d'activités "terroristes" en lien avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Leur arrestation a été vivement critiquée par l'UE et a tendu les relations entre Ankara et Bruxelles, qui traversent une période particulièrement orageuse, le président Recep Tayyip Erdogan allant jusqu'à évoquer un référendum sur la poursuite ou non des négociations d'adhésion.

M. Stanichev n'a pas exclu "un gel des négociations comme signal politique" en direction de la Turquie, ajoutant qu'il ne pouvait y avoir de "compromis" au sujet des critères d'adhésion.

Un député du HDP présent dans la délégation lundi, Hisyar Özsoy, a accusé les autorités turques d'"isoler" les responsables prokurdes incarcérés. "Ils ont diminué (...) les relations avec l'extérieur", a-t-il ajouté.

Après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, le gouvernement turc a lancé de vastes purges qui ne visent pas uniquement les putschistes présumés, mais également des responsables politiques et des médias d'opposition.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.