Page Précédente

Turquie : découverte d'une fosse commune pendant une enquête sur des Kurdes disparus


Mercredi 5 janvier 2011 à 17h14

ANKARA, 5 jan 2011 (AFP) — La justice turque a découvert mercredi dans l'est de la Turquie une fosse commune contenant les ossements d'au moins 12 personnes à l'occasion d'une enquête sur le sort de Kurdes portés disparus depuis de nombreuses années, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Saisi par des familles de disparus, le procureur de Mutki, une ville de la province de Bitlis, peuplée en majorité de Kurdes, a ordonné mercredi le lancement de recherches dans un terrain vague servant de décharge publique à la sortie du bourg, selon l'agence.

"Dans la première zone où des excavations ont été effectuées, les corps de neuf personnes ont été dégagés sans qu'il n'y ait de confusion. Les ossements ont été mis en sécurité", a déclaré le président du barreau de Bitlis, Enis Gül, présent sur les lieux en qualité d'observateur.

"Les os de trois autres personnes sont mélangés parce qu'elles ont été enterrées ensemble", a poursuivi l'avocat, cité par Anatolie.

Des fouilles similaires ont abouti à l'exhumation au printemps 2009 d'ossements humains et de vêtements dans la province de Sirnak, voisine de celle de Bitlis.

Elles ont conduit à l'ouverture en septembre du procès de sept prévenus, dont un colonel de gendarmerie, accusés d'avoir participé aux exécutions sommaires de 20 personnes dans les années 1990, quand la rébellion kurde battait son plein dans l'est et le sud-est de la Turquie.

La région, peuplée en majorité de Kurdes, a été le théâtre de violents affrontements entre les forces armées turques et les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a pris les armes en 1984 pour l'indépendance de la région.

Le conflit a fait environ 45.000 morts, des dizaines de milliers de déplacés et a donné lieu à de nombreuses allégations de violations des droits de l'Homme par les deux camps, incluant des exécutions extrajudiciaires.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.