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Turquie : début du procès de 205 opposants kurdes accusés d'appartenance au PKK


Lundi 2 juillet 2012 à 13h11

ISTANBUL, 02 juil 2012 (AFP) — Le procès de 205 opposants kurdes accusés d'appartenance à la branche urbaine de l'organisation rebelle kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a débuté lundi dans un tribunal de la banlieue d'Istanbul, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Parmi les suspects, dont 140 sont en détention préventive, figurent de nombreux membres de la principale formation politique kurde en Turquie, le Parti pour la paix et la démocratie (BDP), mais aussi une universitaire de renom, Busra Ersanli, et un éditeur contestataire, Ragip Zarakoglu.

L'acte d'accusation réclame 15 ans de prison contre Mme Ersanli, détenue depuis huit mois, en tant que "responsable d'une organisation terroriste", tandis que M. Zarakoglu, en liberté conditionnelle depuis avril, risque 10 ans de prison pour "aide délibérée à une organisation terroriste".

Les 205 suspects sont accusés d'avoir des liens avec l'Union des communautés kurdes (KCK), une organisation clandestine considérée par les autorités turques comme étant la branche urbaine du PKK.

Selon les autorités, le KCK souhaite se substituer à l'Etat turc dans les collectivités locales des provinces peuplées en majorité de Kurdes du Sud-est anatolien en créant une structure administrative parallèle aux institutions officielles.

Le procès d'Istanbul s'inscrit dans le cadre d'une vaste opération de démantèlement du réseau supposé du KCK, qui a conduit à l'arrestation de plusieurs centaines d'opposants kurdes -des milliers selon des sources kurdes. Un premier procès de membres du KCK a débuté en octobre 2010 à Diyarbakir (sud-est, peuplé de Kurdes).

La première audience du procès stambouliote, lundi, a débuté par des tensions entre la cour et les prévenus, plusieurs d'entre eux refusant de s'exprimer dans une autre langue que le kurde, selon Anatolie.

"Ils parlent kurde parce qu'ils sont kurdes. Vous ne pouvez pas faire comme s'il s'agissait d'une langue inconnue, elle est parlée par 20 millions de personnes", a plaidé l'avocat de la défence Mehmet Emin Aktar, cité par l'agence.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.