Dimanche 10 juin 2007 à 18h28
ANKARA, 10 juin 2007 (AFP) — Cinq rebelles séparatistes kurdes et un supplétif de l'armée turque ont été tués samedi soir et dimanche lors de combats dans l'est de la Turquie, ont affirmé des sources locales.
Un premier accrochage a eu lieu dans le village de montagne de Kayalisu, dans la province de Mus (sud-est), où les forces de sécurité s'étaient positionnées après avoir été informées du passage prévu de rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon des sources des forces de sécurité.
Deux habitantes du hameau ont été blessées dans la fusillade, ont indiqué ces sources, qui ajoutent que deux rebelles ont été arrêtés au terme de l'opération.
Le deuxième incident a eu lieu dans la province de Bingöl (est), où un contrôle de véhicules par les forces de sécurité a conduit à un échange de coups de feu avec des rebelles, ont affirmé dans un communiqué les services du gouverneur de la province.
Le rebelle abattu, de nationalité syrienne, était un chef régional du PKK et avait participé lundi à l'assaut d'une caserne de gendarmerie dans la province voisine de Tunceli, qui avait coûté la vie à sept gendarmes, indique le communiqué.
Dans la journée de dimanche, des combats dans la province de Diyarbakir (sud-est) ont fait trois morts du côté du PKK et une victime, appartenant à une milice supplétive de l'armée, du côté des forces de sécurité, ont indiqué des sources locales.
L'armée a déclenché des opérations d'envergure pour traquer les membres du PKK dans le sud-est anatolien à la population en majorité kurde, où ils multiplient leurs actions depuis le début du printemps, le dégel favorisant leur infiltration en Turquie à partir de leurs bases du nord de l'Irak.
Trois soldats, dont deux officiers supérieurs, ont été tués, et quatre par l'explosion d'une mine samedi soir dans la province de Sirnak (sud-est), voisine de l'Irak.
Ces incidents ont suscité des réactions acerbes des dirigeants turcs.
"Nous poursuivrons avec détermination notre guerre juste contre le terrorisme séparatiste (...) jusqu'à l'anéantissement du dernier terroriste", a déclaré le président Ahmet Necdet Sezer dans un communiqué cité dimanche par l'agence de presse Anatolie.
Alors que des élections législatives doivent avoir lieu le 22 juillet, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, cible des critiques de l'opposition sur le dossier du terrorisme, a pour sa part appelé les partis politiques à ne pas utiliser la récente recrudescence de violences à des fins politiques.
"Les martyrs ne doivent pas être utilisés comme une rente politique, c'est leur manquer de respect", a déclaré M. Erdogan, cité par Anatolie, lors d'une inauguration à Burdur (sud-ouest). "Ces funérailles doivent nous unir, pas nous diviser".
L'agence a par ailleurs rapporté dimanche l'arrestation dans la province d'Osmaniye (sud) d'un camionneur qui transportait dans son véhicule 10 kilos de plastic C-4, un explosif fréquemment utilisé par le PKK, selon les autorités turques.
Le conflit kurde a fait plus de 37.000 morts depuis le début de l'insurrection du PKK en 1984
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.