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Turquie: arrestation d'un Allemand qui tentait de se rendre en Syrie (agence)


Mardi 27 mars 2018 à 18h03

Istanbul, 27 mars 2018 (AFP) — Un ressortissant allemand qui avait été arrêté en Turquie après avoir tenté de se rendre en Syrie pour rejoindre une milice kurde a été placé en détention préventive mardi, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.

Cet homme, présenté par Anadolu comme un ex-militaire âgé de 28 ans, avait été arrêté le 14 mars près de la frontière syrienne, dans une zone militaire interdite d'accès située dans le district turc de Silopi.

Selon Anadolu, l'homme a reconnu pendant sa garde à vue qu'il tentait de gagner la Syrie pour rejoindre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou Parti de l'union démocratique (PYD), deux groupes kurdes étroitement liés qu'Ankara considère comme des organisations "terroristes".

La Turquie mène d'ailleurs actuellement dans le nord-ouest de la Syrie une offensive contre le PYD et son aile armée, la milice des Unités de protection du peuple (YPG).

D'après Anadolu, lors de l'arrestation de l'Allemand, des policiers turcs ont saisi des appareils électroniques contenant des photographies liées au PKK et au PYD. Selon l'agence, les enquêteurs turcs ont déterminé qu'il était en contact avec des militants kurdes en Syrie.

L'offensive turque contre les YPG dans la région d'Afrine (nord-ouest de la Syrie) a suscité des tensions entre Ankara et plusieurs pays occidentaux.

Si la Turquie considère cette milice kurde comme un groupe "terroriste", les Etats-Unis la soutiennent, car ils voient en elle une force efficace pour combattre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie.

Par ailleurs, des pays européens, dont la France et l'Allemagne, ont exprimé leur préoccupation quant à la situation des populations civiles à Afrine, suscitant l'ire du président turc Recep Tayyip Erdogan.

L'incarcération du ressortissant allemand survient en plein processus de réchauffement des relations entre la Turquie et l'Allemagne entamé au début de l'année après plusieurs mois de vives tensions.

La Turquie a notamment remis en liberté conditionnelle des journalistes allemands emprisonnés. Selon Berlin, il reste encore quatre Allemands emprisonnés pour des raisons politiques dans ce pays.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.