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Turquie: 70 tués dans une opération majeure dans le sud-est, l'aviation bombarde le nord de l'Irak


Samedi 19 decembre 2015 à 12h08

Diyarbakir (Turquie), 19 déc 2015 (AFP) — Soixante-dix membres présumés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été tués au cours d'une vaste opération militaire menée depuis quatre jours dans le sud-est de la Turquie tandis que l'aviation turque a mené vendredi des raids contre le mouvement armé dans le nord de l'Irak, a annoncé samedi l'armée.

Huit rebelles du PKK ont été "éliminés" depuis vendredi, ce qui porte le bilan des opérations d'une ampleur inédite conduite par l'armée et la police à Cizre et Silopi, deux villes de la province de Sirnak, ainsi que dans un quartier de Diyarbakir, à 70, a indiqué l'état-major turc sur son site internet.

L'armée par ailleurs annoncé que des F-16 de l'aviation avaient bombardé vendredi des "repaires" et des "emplacement d'armes" situé dans le nord de l'Irak, dans les zones de Zap et Khakurk où le PKK dispose de bases arrières.

Un soldat turc a été tué samedi dans des heurts, portant le bilan de pertes dans les rangs de l'armée à deux depuis vendredi.

Le gouvernement turc a lancé mercredi une vaste opération contre le PKK. Environ 10.000 militaires et policiers et de nombreux chars ont été déployés à Cizre et Silopi, selon les médias, pour déloger de jeunes partisans du PKK qui ont transformé des quartiers entiers en zone de guerre.

Le chef d'état-major Hulusi Akar s'est rendu samedi à Sirnak pour un briefing du commandement militaire local, a indiqué l'agence de presse pro-gouvernementale Anatolie.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont repris l'été dernier entre les forces de l'ordre turques et le PKK, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés fin 2012 pour tenter de mettre un terme à un conflit qui perdure depuis 1984.

Mais aux embuscades en zones rurales, les rebelles ont privilégié les combats dans les centres urbains pour susciter des soulèvements, une stratégie qui a eu un impact dramatique sur les populations locales qui ont dû quitter les villes sous couvre-feu depuis des jours par dizaines de milliers.

Sur la lancée de la victoire de son parti aux élections législatives du 1er novembre, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé sa volonté "d'éradiquer" le PKK.

Ces opérations ont suscité l'indignation de nombreux opposants politiques et d'une partie de la société civile.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.