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Turquie: 7 morts, dont 2 soldats, dans des heurts avec les rebelles kurdes


Samedi 29 mai 2010 à 23h40

DIYARBAKIR (Turquie), 29 mai 2010 (AFP) — Sept personnes, dont deux soldats turcs et trois supplétifs de l'armée, ont été tuées samedi lors d'accrochages avec des rebelles kurdes dans le sud-est de la Turquie, ont indiqué l'armée et des médias turcs.

Samedi également, le dirigeant emprisonné à vie du PKK, Abdullah Öcalan, a annoncé qu'il abandonnait ses efforts pour discuter avec le gouvernement, en laissant l'initiative aux commandants rebelles sur le terrain.

Dans une zone montagneuse de la province de Sirnak, près de la frontière irakienne, une fusillade a opposé les forces de sécurité à un groupe de rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a annoncé l'armée sur son site internet.

Deux soldats et un membre des "Gardiens de village", une milice locale kurde qui se bat contre le PKK aux côtés de l'armée turque, ont été tués. Deux soldats ont été blessés.

Au cours d'un autre accrochage dans une zone rurale de la province de Siirt, deux miliciens sont morts dans l'attaque d'une patrouille militaire par le PKK, a indiqué l'agence de presse Anatolie.

Dans la soirée, un autre groupe de rebelles a attaqué une mine de chrome dans la province d'Antakya, tuant un garde d'une compagnie privée de sécurité et blessant un autre, a rapporté l'agence.

L'un des assaillants a été tué dans l'affrontement, a-t-elle ajouté.

"Poursuivre ce processus n'a plus de sens ni d'utilité. J'abandonne, en date du 31 mai, étant donné que je n'ai pas pu trouver d'interlocuteur", a de son côté déclaré à son avocat, de sa prison, le leader rebelle kurde Abdullah Öcalan, selon le site internet du journal Ozgur Politika.

Abdullah Öcalan, qui continue à diriger le PKK de sa prison par l'intermédiaire de messages passés par ses avocats, a déclaré que la "responsabilité incombe maintenant" aux dirigeants du PKK et au principal parti pro-kurde BDP (Parti pour la paix et la démocratie), selon un journal kurde.

"Je n'y parviens pas, de là où je suis. A eux de décider ce qu'il faut faire", a-t-il dit.

Le leader a précisé que ses propos ne devaient pas être compris comme un appel au PKK à intensifier la lutte armée.

"Ce n'est pas un appel à la guerre", a-t-il dit, selon le journal.

Le journal n'a pas précisé si cette déclaration du leader du PKK signifie qu'il renonce à son leadership sur le mouvement rebelle.

Le PKK, qui lutte pour la défense des droits des Kurdes de Turquie depuis 1984, est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et de nombreux pays. Le conflit a fait au moins 45.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.