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Turquie : 640 kilos d'explosifs retrouvés dans un cimetière avant la visite d'un responsable politique


Samedi 10 septembre 2016 à 18h20

Istanbul, 10 sept 2016 (AFP) — La Turquie a annoncé avoir déjoué un attentat à la bombe en saisissant plus de 600 kilos d'explosifs disséminés dans un cimetière de la région de Diyarbakir (sud-est), où un des principaux responsables de l'AKP, le parti au pouvoir, a coutume de se rendre, selon l'agence de presse Dogan.

Au total, ce sont "huit bonbonnes de gaz, 1.700 mètres de câbles, deux bidons de 120 kg remplis de 240 kilos d'ammonium mélangés à du nitrate", soit "640 kilos d'explosifs", qui ont été découverts en cinq endroits différents de ce cimetière situé dans le district de Bismil, dans la région en majorité kurde de Diyarbakir, a expliqué le gouvernorat cité par l'agence Dogan.

Les explosifs ont été retrouvés à proximité de la tombe de la mère du chef adjoint du Parti de la Justice et du développement (AKP), Mehdi Eker, dont les "frère, père, oncle sont enterrés" dans le même cimetière.

Malgré la menace, M. Eker a précisé, au cours d'un entretien avec la chaîne de télévision NTV, qu'il se rendrait au cimetière dimanche, à la veille de l'Aïd al-Adha (Fête du sacrifice).

"Nous pensons qu'un assassinat (...) a été planifié", a déclaré un responsable turc ayant requis l'anonymat.

"Ils prévoyaient un grand massacre", a dénoncé M. Eker, estimant que "ce n'était pas un projet d'assassinat d'une seule personne. Plus de cent personnes auraient été touchées en même temps que moi".

L'identité des auteurs de cette tentative d'attentat n'a pas été donnée.

"On a d'un côté le PKK (rebelles kurdes de Turquie), de l'autre Daech (acronyme arabe pour le groupe Etat islamique, ndlr), d'un autre encore les gülenistes (les partisans de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen auquel est attribué le coup d'Etat avorté de juillet en Turquie)... Ce sont des organisations qui sont liées entre elles", a ajouté Mehdi Eker.

Cet ancien ministre de l'Agriculture vient de rentrer des Etats-Unis où, accompagné d'avocats, il a plaidé en faveur de l'extradition Fethullah Gülen, qui y vit en exil.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.