Page Précédente

Turquie: 3 morts, 73 blessés dans un attentat attribué au PKK (autorités)


Jeudi 18 août 2016 à 08h06

Istanbul, 18 août 2016 (AFP) — Trois personnes, deux civils et un policier, ont été tuées et 73 blessées jeudi à Van, dans l'est de la Turquie, dans un attentat à la voiture piégée commis par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a déclaré un responsable local.

Environ une tonne d'explosifs aurait été utilisée, selon l'agence de presse Dogan.

L'attentat qui a provoqué des dégâts considérables visait un commissariat de police à Ipekyolu, un quartier central de la ville de Van, a indiqué Ibrahim Tasyapan, le gouverneur de Van, cité par l'agence de presse pro-gouvernementale Anadolu.

Ce responsable a attribué l'attentat au "groupe terroriste", formule par laquelle les autorités désignent le PKK, organisation rebelle kurde illégale.

Sur les 73 blessés, 20 sont des policiers, selon le gouverneur.

A la suite de l'attentat, des policiers ont arrêté sur les lieux un militant qui était blessé et soupçonné d'avoir conduite la voiture piégée devant le commissariat, a indiqué Anadolu.

Ce militant a été conduit au quartier général de la police à Van pour y être interrogé.

Par ailleurs, à Semdinli, une ville située à l'extrême sud-est de la Turquie, des rebelles kurdes ont attaqué un poste de police tôt jeudi, blessant deux policiers, selon Anadolu.

Les forces de sécurité subissent des attaques quasi-quotidiennes du PKK depuis qu'un cessez-le-feu entre les rebelles kurdes et les forces gouvernementales a pris fin en 2015. Des centaines de policiers et de militaires ont été tués.

Mais Van, une ville à population mixte kurde et turque qui est une destination touristique très populaire, a été jusqu'à présent épargnée par les violences.

Le PKK a poursuivi ses attentats au cours des dernières semaines y compris après le coup d'Etat manqué lancé le 15 juillet par une partie de l'armée turque pour tenter de renverser le président Recep Tayyip Erdogan.

Dans la foulée des mesures adoptées après ce coup de force, le journal pro-kurde Özgür Gündem, accusé par la justice de faire "la propagande" du PKK, a été interdit mardi et une vingtaine de ses journalistes interpellés.

Lundi dernier, huit personnes - cinq policiers et trois civils - ont été tués par un attentat à la voiture piégée du PKK contre un poste de police sur une autoroute de la région.

Le gouvernement s'est engagé à poursuivre ses opérations pour éliminer le PKK de l'est de la Turquie bien que l'armée soit affaiblie par la purge massive, qui touche également d'autres institutions, à la suite du coup d'Etat manqué.

Plus de 40.000 personnes ont été tuées depuis que le PKK a pris les armes en 1984 pour obtenir la création d'un Etat kurde indépendant dans l'est de la Turquie. A présent, les revendications du PKK portent principalement sur l'obtention d'une autonomie pour les régions habitées par les Kurdes.

Le PKK est considéré comme un groupe terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.