Samedi 26 decembre 2009 à 09h33
DIYARBAKIR (Turquie), 26 déc 2009 (AFP) — Vingt-trois responsables kurdes ont été inculpés dans la nuit de vendredi à samedi par une Cour de Diyarbakir, principale ville du sud-est anatolien, pour liens avec les rebelles kurdes de Turquie, a-t-on indiqué de source judiciaire.
Parmi ces personnes figurent huit maires et une figure connue du militantisme kurde, Hatip Dicle, un ancien député qui avait passé dix ans en prison, a-t-on indiqué de même source sous couvert d'anonymat.
Ces suspects, incarcérés après leur inculpation, font partie d'un groupe de 36 personnes interpellées jeudi à l'aube par les forces de sécurité lors d'une vaste opération à travers les régions peuplées majoritairement de kurdes de Turquie (sud-est).
La rafle, la troisième depuis le début de l'année, avait pour objectif de démanteler les ramifications du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) au sein d'ONG kurdes et du Parti pour une société démocratique (DTP).
La Cour constitutionnelle a décidé le 11 décembre la dissolution du DTP, seule formation prokurde représentée au parlement turc, en raison de ses liens avec le PKK, classé comme organisation terroriste par Washington, l'Union européenne et Ankara.
La plupart des cadres du DTP ont rejoint une autre formation pro-kurde, le Parti de la paix et de la démocratie (BDP).
L'interdiction du parti pro-kurde a provoqué des émeutes en Turquie, qui ont fait deux morts.
Soucieux de faire entrer la Turquie dans l'UE, le gouvernement turc du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a promis des réformes pour la communauté kurde et espère ainsi mettre un terme à un conflit qui a fait 45.000 morts en un quart de siècle.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.