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Turquie: 20.000 Kurdes fêtent l'anniversaire d'Öcalan, qui plaide pour la paix


Jeudi 4 avril 2013 à 10h50

ØMERLI (Turquie), 04 avr 2013 (AFP) — Plus de 20.000 personnes ont célébré jeudi en Turquie le 64e anniversaire du chef kurde emprisonné Abdullah Öcalan qui, deux semaines après son appel au cessez-le-feu, a répété sa volonté de mettre un terme au conflit kurde, a constaté un journaliste de l'AFP.

Rassemblés dès mercredi soir dans son village natal d'Ömerli, dans le sud est du pays, les partisans du fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit en Turquie) ont chanté et dansé jusque tard dans la nuit et appelé à sa remise en liberté aux cris de "liberté pour Öcalan".

Dans un message envoyé depuis sa prison et lu devant la foule, M. Öcalan a estimé que "l'opportunité d'une paix honorable (était) plus que jamais réelle" et évoqué une "renaissance" pour la communauté kurde de Turquie, estimée entre 12 et 15 millions d'habitants sur les 75 millions que compte la Turquie.

"Tout le monde doit savoir qu'une nouvelle vie s'offre désormais à nous. J'espère que pas une goutte de sang ne sera versée lors de ce processus (de paix)", a-t-il dit.

Les festivités ont repris jeudi matin.

Contrairement aux années précédentes, les forces de sécurité turques ne sont pas intervenues pour disperser les milliers de Kurdes venus à Ömerli pour exprimer leur soutien à leur chef.

Né en 1949 dans ce hameau kurde de la province de Sanliurfa, Abdullah Öcalan purge depuis 1999 une peine de prison à vie depuis 1999 dans l'île-prison d'Imrali, en mer de Marmara, non loin d'Istanbul.

Au terme de plusieurs mois de discussions avec le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir à Ankara, il a appelé il y a deux semaines, à l'occasion du Nouvel an kurde, ses troupes du PKK à cessez-le-feu et à se retirer de Turquie, ravivant les espoirs d'une fin du conflit kurde, qui a fait plus de 45.000 morts depuis 1984.

La direction militaire du PKK a officiellement décrété la trêve deux jours après cet appel et demandé à l'Etat turc des garanties pour entamer le retrait de ses troupes du sol turc.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.