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Turquie: 153 personnes poursuivies après des manifestations pro-kurdes


Jeudi 3 decembre 2009 à 13h20

ANKARA, 3 déc 2009 (AFP) — Cent cinquante-trois personnes sont poursuivies après des manifestations pro-kurdes organisées cette semaine en Turquie pour réclamer notamment une amélioration des conditions de détention du chef kurde Abdullah Öcalan, a annoncé jeudi le ministre de l'Intérieur.

"Nous sommes déterminés à ne permettre aucun acte visant notre sécurité. Des poursuites judiciaires ont été lancées contre 153 personnes impliquées dans des actes illégaux", a dit le ministre, Besir Atalay, à l'agence de presse Anatolie.

Depuis le week-end dernier, des manifestations quotidiennes, parfois violentes, sont organisées à travers la Turquie, à l'occasion de l'anniversaire, en 1978, de la fondation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, illégal), et surtout arguant des conditions de détention d'Öcalan, qui, selon les Kurdes, se sont détériorées.

Mardi, le parti pro-kurde pour une société démocratique (DTP), principale force légale kurde de Turquie, a annoncé qu'Öcalan se trouvait au coeur des revendications kurdes et demandé que des observateurs internationaux soient autorisés à lui rendre visite dans sa prison d'Imrali (nord-ouest).

Le chef-fondateur du PKK, 61 ans, qui purge une peine de prison à vie depuis 1999, a été transféré à la mi-novembre dans une cellule plus petite, mais il peut côtoyer maintenant d'autres détenus comme le demandait le Comité anti-torture du Conseil de l'Europe.

"Mes conditions sont pires qu'avant. Je ne sais pas combien de temps je pourrai résister à ces conditions qui ont fait de moi un homme mi-mort, mi-vivant", s'est plaint cependant Öcalan auprès de ses défenseurs.

Mardi, le ministre de la Justice Sadullah Ergin s'est entretenu avec des dirigeants du DTP et a laissé entendre, selon les médias, que les conditions de détention d'Öcalan pourraient être allégées.

Ankara a récemment annoncé des mesures visant à améliorer les droits des Kurdes dans l'espoir d'éroder le soutien de la population au PKK, en lutte contre les forces turques depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.