
Dimanche 7 octobre 2007 à 22h34
ANKARA, 7 oct 2007 (AFP) — Treize soldats turcs ont été tués dimanche dans le sud-est anatolien au cours d'une attaque lancée par des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a affirmé l'état-major dans un communiqué.
"Treize membres des forces de sécurité ont été tués dans une attaque menée le 7 octobre par l'organisation terroriste contre une de nos unités en mission dans la province de Sirnak", riveraine de l'Irak, a indiqué l'état-major, cité par l'agence de presse Anatolie.
"Nos unités opérationnelles se sont lancées à la poursuite des membres de l'organisation sur notre territoire national tandis que des tirs de soutien ont été dirigés vers les points de passage hors du pays", poursuit le communiqué.
Le gouvernorat de Sirnak avait annoncé plus tôt dans la journée la mort d'un rebelle du PKK lors de combats avec l'armée dans la région du mont Cudi, dépendant de son administration.
Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne, a accru depuis le début de l'année ses attaques dans le sud-est anatolien à la population majoritairement kurde.
Douze personnes ont été tuées fin septembre lors du mitraillage d'un minibus par les rebelles près de la petite ville de Beytüssebab, dans la province de Sirnak, l'attaque la plus sanglante perpétrée en Turquie ces dernières années par le PKK.
Interrogé par des journalistes, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a affirmé que la question du terrorisme serait débattue lundi en conseil des ministres et que le Conseil supérieur de la lutte contre le terrorisme serait convoqué.
"Nous allons évaluer la situation, en fonction de quoi nous prendrons certaines mesures", a déclaré M. Erdogan, cité par Anatolie, avant d'assurer que "la lutte continuera jusqu'au bout".
Interrogé sur l'aide fournie par Bagdad et les troupes américaines déployées en Irak dans la lutte contre le PKK, le Premier ministre a indiqué que le sujet serait évoqué avec le président américain George W. Bush lors de son prochain voyage aux Etats-Unis le mois prochain.
Samedi, l'état-major turc a annoncé avoir créé 27 nouvelles zones temporaires de sécurité, renforçant un dispositif déjà existant dans les provinces de Sirnak, Siirt et Hakkari, proches de la frontière avec l'Irak, pour empêcher les mouvements des rebelles. Ces zones sont interdites d'accès aux civils.
Ankara estime que des milliers de rebelles du PKK, tolérés ou soutenus selon elle par les Kurdes d'Irak, utilisent le nord de ce pays comme base arrière pour lancer des opérations dans le sud-est de la Turquie.
L'armée réclame depuis de nombreux mois l'autorisation de poursuivre les rebelles en Irak.
La Turquie et l'Irak ont signé fin septembre un accord de coopération sur la lutte contre le PKK, mais ce texte ne comprend pas de clause permettant à l'armée turque de poursuivre les rebelles en fuite jusqu'en territoire irakien, sans autorisation préalable de Bagdad.
Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 37.000 morts depuis le début, en 1984, de l'insurrection du PKK.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.