Vendredi 17 septembre 2010 à 15h29
HAKKARI (Turquie), 17 sept 2010 (AFP) — Dix personnes, dont six policiers, ont été blessées vendredi dans un attentat à la bombe dans le sud-est de la Turquie survenu au lendemain de l'explosion d'une mine qui a coûté la vie à neuf villageois kurdes, a indiqué une source officielle locale.
Les autorités locales soupçonnent les rebelles kurdes d'être les auteurs de cet attentat survenu à Yüksekova, dans la province de Hakkari, à l'extrême sud-est de la Turquie, à la frontière avec l'Iran et l'Irak.
Quatre policiers sont dans un état grave, a souligné cette source à l'AFP sous couvert d'anonymat.
La bombe placée près d'un arrêt de taxi a explosé alors que des milliers de personnes défilaient sur l'artère principale de Yüksekova après avoir assisté aux funérailles de deux des villageois tués la veille dans un attentat contre un minibus transportant des civils dans un village de Hakkari.
Avant l'explosion, la foule s'est heurtée à la police anti-émeutes à coups de pierres. La police a riposté avec des canons à eau et des grenades lacrymogène avant de tirer en l'air pour disperser les manifestants.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a assuré que l'attentat de jeudi ne resterait pas impuni et a pointé du doigt le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
L'aile militaire de ce mouvement a néanmoins rejeté tout responsabilité dans l'attaque du minibus, mettant en cause des éléments au sein de l'Etat turc chargés, selon elle, de créer des désordres dans cette zone qui est le théâtre depuis longtemps de combats entre le PKK et les forces de sécurité.
Généralement, le PKK rejette toute implication lorsque ses actions coûtent volontairement ou accidentellement la vie à des civils, une manière d'éviter la réprobation populaire.
Le PKK qui mène une lutte autonomiste contre les forces d'Ankara depuis 1984, est considéré comme une organisation terroriste par bon nombre de pays. Le mois dernier, il a déclaré une trêve dans ses opérations qui doit s'achever à la fin de cette semaine.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.