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Troubles dans une prison en Iran: un prisonnier tué


Dimanche 18 decembre 2022 à 18h07

Paris, 18 déc 2022 (AFP) — Un détenu a été tué et dix-sept ont été blessés lors d'une émeute dans une prison iranienne, non loin de Téhéran, a annoncé dimanche un groupe de défense des droits de l'homme.

Ces troubles, survenus samedi dans la prison de Karaj, à une trentaine de kilomètres de la capitale iranienne, sont les derniers en date à secouer une prison du pays, par ailleurs en proie à des manifestations depuis trois mois.

Ils ont éclaté lorsque des prisonniers ont protesté contre le transfèrement à l'isolement d'un détenu dont l'exécution est imminente, a expliqué dans un communiqué Iran Human Rights (IHR), basé en Norvège.

Cependant, selon les autorités iraniennes, un détenu a été tué par un jet de pierre après un conflit entre détenus.

Le juge en chef de la province d'Alborz, où se trouve Karaj, a affirmé que les troubles avaient commencé dans le quartier des infractions liées aux stupéfiants et que des prisonniers avaient mis le feu à des couvertures, provoquant un incendie. Il a précisé que le calme était revenu dans la prison.

En octobre, au moins huit détenus sont morts dans un incendie à la prison d'Evine à Téhéran, déclenché, selon les autorités, par des "voyous".

Des ONG ont mis en doute cette version officielle sur les événements à Evine, connue pour les mauvais traitements infligés aux détenus politiques et où sont emprisonnés des étrangers.

Le même mois, d'autres incidents ont éclaté à la prison de Racht, la capitale de la province de Guilan (nord-ouest).

Selon IHR, à Karaj, les prisonniers ont scandé des slogans contre le régime, notamment "mort au dictateur", ont bloqué des portes et cassé les caméras de surveillance.

L'ONG a affirmé que le prisonnier décédé se nommait Mohsen Mansouri et avait succombé à un tir l'ayant atteint à la tête, tandis que 17 détenus, blessés, ont dû être hospitalisés.

Selon les autorités, ces derniers ne souffrent que de blessures légères.

L'identité du prisonnier risquant d'être exécuté n'a pas été précisée.

Ces incidents surviennent dans un pays secoué depuis trois mois par une vague de manifestations, déclenchée par la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini. Cette Kurde iranienne de 22 ans avait été arrêtée trois jours plus tôt pour avoir enfreint, selon la police des moeurs, le rigoureux code vestimentaire imposé aux femmes.

Selon l'ONU, au moins 14.000 personnes ont été arrêtées dans la répression du mouvement, entraînant, selon des militants, une terrible surpopulation dans les prisons.

Amnesty International a affirmé vendredi qu'au moins 26 personnes risquaient d'être exécutées en lien avec les manifestations, l'Iran ayant déjà exécuté ce mois-ci deux manifestants, provoquant l'indignation des occidentaux.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.