
Mardi 11 novembre 2025 à 19h05
Berlin, 11 nov 2025 (AFP) — Trois Syriens ont été condamnés mardi en Allemagne pour leur appartenance à un groupe rebelle armé qui s'était rallié au groupe jihadiste Etat islamique (EI) lors de la guerre civile, deux d'entre eux étant également reconnus coupables de crimes de guerre.
Après un long procès - 86 jours d'audience étalés sur 14 mois -, une chambre criminelle du tribunal de Munich (sud-est) a condamné les accusés, présentés comme Basel O., Sohail A. et Amer Tarak A., à des peines de prison respectives de 4 ans et 6 mois, 7 ans, et 9 ans et 10 mois.
Amer Tarak A., fondateur de Liwa Jound al-Haramaïn, un groupe rebelle armé, à l'origine laïc mais qui a ensuite intégré EI pour combattre l'armée régulière syrienne, a reçu la peine la plus lourde.
A la tête de cette organisation, il avait notamment "ordonné une attaque contre des chiites, qui a été filmée par Sohail A.", indique la cour.
Les accusés ont fait valoir qu'ils menaient une lutte armée légitime pour la liberté contre le régime de Bachar al-Assad, mais le tribunal explique avoir "rejeté l'argument" faute de "droit à la résistance armée contre les troupes régulières, pour les mouvements de libération nationale".
Les trois accusés avaient fui en Allemagne après la défaite militaire de l'EI.
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.
Lundi, un groupe kurde en Allemagne a déposé plainte contre le président syrien Ahmad al-Chareh pour crimes de guerre, génocide et crimes contre l'humanité.
M. al-Chareh était autrefois étroitement lié à Al-Qaïda, et son groupe militant islamiste, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), n'a été retiré de la liste américaine des groupes terroristes qu'en juillet dernier.
Mais le dirigeant syrien a cherché à rompre avec son passé djihadiste et à présenter une image plus modérée depuis qu'il a pris le pouvoir, après plus d'une décennie de guerre civile sanglante.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.