Page Précédente

Trois morts dans le centre de Paris: ce que l'on sait de l'attaque


Vendredi 23 decembre 2022 à 18h32

Paris, 23 déc 2022 (AFP) — Trois personnes ont été tuées par balles et trois autres blessées vendredi à Paris, près d'un centre culturel kurde, par un homme qui a voulu "manifestement s'en prendre à des étrangers", selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

- Que s'est-il passé ? -

L'homme a ouvert le feu à plusieurs reprises vendredi peu avant midi, rue d'Enghien, dans un quartier animé du Xe arrondissement de la capitale, à proximité du centre culturel kurde Ahmet Kaya.

Il a été interpellé par la police peu de temps après et placé en garde à vue.

"Trois personnes sont décédées: deux devant le centre culturel kurde, une autre dans un restaurant, et une autre lutte contre la mort", a détaillé M. Darmanin lors d'un point presse sur place dans l'après-midi.

Deux autres personnes ont été plus légèrement blessées.

"Sept à huit coups de feu dans la rue, c'est la panique totale, on est restés enfermés à l'intérieur", a témoigné auprès de l'AFP une commerçante d'un immeuble voisin souhaitant garder l'anonymat.

- L'auteur présumé -

Le tireur présumé est un homme âgé de 69 ans, conducteur de train à la retraite de nationalité française, domicilié à Paris, détaille le parquet de Paris.

Le suspect a des "antécédents judiciaires". Il a été notamment condamné en 2017 à six mois de prison avec sursis et à une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans par le tribunal judiciaire de Bobigny pour détention prohibée d'armes.

Ce même tribunal l'a condamné le 30 juin pour des faits de violences avec armes commis en 2016. Il a interjeté appel.

Enfin, il a été mis en examen pour violences avec arme avec préméditation à caractère raciste ainsi que pour dégradations.

Les faits visés se sont déroulés le 8 décembre 2021 à Paris.

Une source policière avait à l'époque indiqué à l'AFP que l'homme était soupçonné d'avoir blessé à l'arme blanche au moins deux migrants dans un campement et dégradé plusieurs tentes d'un campement du parc de Bercy, dans le XIIe arrondissement de la capitale.

Il avait été placé en détention provisoire avant d'être remis en liberté le 12 décembre sous contrôle judiciaire, précise le parquet de Paris.

- L'enquête -

Le suspect a voulu "manifestement s'en prendre à des étrangers", a affirmé Gérald Darmanin, précisant qu'"il n'est pas sûr que le tueur qui a voulu assassiner ces personnes (...) l'ait fait spécifiquement pour les Kurdes".

Il est inconnu des fichiers du renseignement territorial et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), et M. Darmanin a indiqué également ne pas disposer d'informations que relieraient le suspect à des faits antérieurs liés à l'ultradroite.

Le suspect "était tireur dans un club de sport et avait déclaré de nombreuses armes", a aussi dit le ministre.

"Rien ne permet à ce stade d'accréditer une quelconque affiliation de cet homme à un mouvement idéologique extrémiste", a affirmé de son côté la procureure de Paris.

Une enquête a été ouverte des chefs d'assassinat, tentative assassinat, violences volontaires avec armes et infraction à la législations sur les armes. Les investigations ont été confiées à la police judiciaire parisienne.

"Rien ne permet à ce stade d'accréditer une quelconque affiliation de cet homme à un mouvement idéologique extrémiste", a estimé la procureure de Paris.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.