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Trois civils tués dans le bombardement turc d'un camp de réfugiés en Irak


Samedi 5 juin 2021 à 14h24

Erbil (Irak), 5 juin 2021 (AFP) — Trois civils ont été tués samedi dans le bombardement d'un drone turc sur un camp de réfugiés dans le nord de l'Irak, que le président turc Recep Tayyip Erdogan avait récemment menacé de "nettoyer", a indiqué à l'AFP un député kurde.

Ankara bombarde régulièrement le nord de l'Irak pour en déloger les combattants du Parti des travailleurs kurdes (PKK), groupe rebelle de Turquie qu'elle considère, comme ses alliés occidentaux, comme "terroriste".

Ce bombardement pour lequel aucun bilan n'a jusqu'ici été communiqué intervient quelques heures après une embuscade du PKK ayant fait cinq morts dans les rangs des peshmergas, les combattants du Kurdistan irakien, grand allié d'Ankara.

Rachad Galali, député kurde originaire de Makhmour, a affirmé à l'AFP que le bombardement aérien avait visé "un jardin d'enfants près d'une école" dans le camp de Makhmour qui abrite des réfugiés kurdes de Turquie.

"Trois civils ont été tués et deux blessés", a-t-il ajouté, précisant qu'aucun enfant n'avait été tué.

En début de semaine, M. Erdogan avait évoqué Makhmour, ville d'Irak fédéral, proche du Kurdistan mais à 250 km au sud de la frontière turque, où Ankara accuse régulièrement le PKK de faire la loi dans le camp de réfugiés.

Il a comparé ce camp aux monts Qandil, à la frontière orientale de l'Irak, grande base arrière du PKK depuis laquelle ses hommes s'entraînent et lancent des attaques contre la Turquie.

"Pour nous, la question de Makhmour est aussi importante que Qandil. Pourquoi? Parce que Makhmour est presque devenu l'incubateur de Qandil (...) Si nous n'intervenons pas, cet incubateur va continuer de produire (des terroristes)", avait-il lancé.

"Si les Nations unies ne nettoient pas cet endroit, alors nous nous en chargerons en tant que membre des Nations unies", avait-il encore menacé.

Ces violences interviennent alors qu'Ankara mène depuis le 23 avril une nouvelle campagne militaire, aérienne et parfois terrestre, contre le PKK.

L'Irak dénonce régulièrement des violations de son territoire et de sa souveraineté, mais la Turquie a de facto installé une dizaine de bases militaires depuis 25 ans au Kurdistan irakien.

Elle bombarde également régulièrement dans les montagnes du nord de l'Irak des bases arrières du PKK, qui livre depuis 1984 une sanglante guérilla sur le sol turc ayant fait plus de 40.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.