Mercredi 5 septembre 2007 à 16h47
STRASBOURG (Parlement européen), 5 sept 2007 (AFP) — Environ 300 Kurdes irakiens ont manifesté mercredi devant le Parlement européen à Strasbourg pour dénoncer les attentats ayant visé la communauté yézidie en Irak et réclamer le soutien de l'Union européenne (UE), a constaté un journaliste de l'AFP.
Venus d'Allemagne, les manifestants, des Irakiens de la communauté yézidie, une minorité religieuse kurde estimée à 500.000 personnes, ont défilé pour dénoncer les attentats du 14 août à Al-Khataniyah et Al-Adnaniyah, près de Mossoul (nord), qui avaient fait plus de 500 morts et des centaines de blessés. Les deux villages visés étaient surtout peuplés de yézides.
Le cortège s'est ébranlé vers midi du Palais universitaire, avec en tête des dizaines d'enfants portant des images des victimes des attentats, auxquelles la marche entendait rendre hommage.
Sur des banderoles noires on pouvait lire en allemand "Protection internationale pour les yézidis" ou encore "Nous demandons à toutes les forces d'arrêter le génocide contre les yézidis kurdes en Irak", tandis que les manifestants scandaient "Non au génocide, non à la terreur".
"Les yézidis se sentent sans protection. Ils n'ont pas de drapeau, et en tant que minorité religieuse ils se sentent pris pour cible", a déclaré à l'AFP Ilyas Isa, un porte-parole.
Une délégation devait remettre un dossier d'information à la députée européenne allemande d'origine kurde, Feleknas Uca.
La communauté yézidie est une minorité religieuse de langue kurde installée dans le nord de l'Irak, qui considère le diable comme le chef des anges.
Les fidèles de cette religion ésotérique, créée au XIIe siècle par cheikh Adi ben Moussafir (né à Damas et mort en 1160 à Lalish, au Kurdistan), vénèrent principalement Malak Taus, qui dirige les archanges et est souvent représenté par un paon.
Chrétiens et musulmans identifient, eux, Malak Taus à Lucifer ou Satan, suscitant une croyance populaire qui fait des yézidis des "adorateurs du diable", bien qu'il leur soit interdit de prononcer le mot "diable".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.