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Treize Kurdes interpellés dans un dossier de financement du terrorisme


Lundi 5 février 2007 à 19h36

PARIS, 5 fév 2007 (AFP) — Treize Turcs d'origine kurde dont des "cadres importants du PKK", le Parti des travailleurs du Kurdistan, ont été interpellés lundi matin en région parisienne dans le cadre d'un dossier de financement du terrorisme "en bande organisée", a-t-on appris de source policière.

Ces treize interpellations ont été réalisées lors de plusieurs opérations simultanées par des policiers agissant dans la cadre d'une enquête pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, financement du terrorisme et blanchiment en bande organisée en vue du financement du terrorisme".

Une quatorzième personne, une femme domiciliée à Paris, a été appréhendée en Belgique où elle était en déplacement, à la demande de la police française et en vertu d'un "mandat d'arrêt européen" lancé par les juges antiterroristes Jean-Louis Bruguière et Thierry Fragnoli, en charge du dossier.

Parmi les personnes interpellées en région parisienne figurent des "cadres importants du PKK en France", a-t-on indiqué de sources policières.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara et Washington, se bat depuis 1984 pour l'indépendance du sud-est anatolien à la population majoritairement kurde. Le conflit a fait quelque 37.000 morts.

Des perquisitions ont été effectuées aux domiciles des personnes interpellées, mais aussi au Centre culturel kurde Ahmet Kaya, à Paris à côté du QG de campagne de Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur et candidat à l'élection présidentielle, ainsi que dans un autre local culturel kurde.

"Des documents ont été saisis ainsi que des ordinateurs et un peu d'argent" en espèces, selon les mêmes sources policières.

Le dossier avait été ouvert à la suite de l'interpellation en flagrant délit de deux Turcs d'origine kurde qui s'apprêtaient à changer 200.000 euros en dollars sans pouvoir expliquer l'origine de la somme, a-t-on ajouté de source policière.

Les responsables du centre culturel kurde à Paris ont dénoncé la perquisition menée en leur absence, assurant que les policiers se sont comportés "comme des cow-boys" cassant portes et objets.

Des "Kurdes de Paris" ont appelé à un rassemblement mardi devant le centre contre "la perquisition totalement illégale des services de sûreté française au centre culturel kurde".

"Nous n'avons rien à cacher ici, pourquoi procéder de cette manière, comme des cow-boys", a regretté un membre du centre qui a préféré garder l'anonymat.

"Le peuple kurde en a assez d'être victime des intérêts des pays européens par rapport à la Turquie, nous ne comprenons pas cette perquisition", a ajouté la même personne.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.