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Traversées de la Manche: coup de filet en Allemagne contre un réseau de passeurs


Mercredi 4 decembre 2024 à 20h31

Berlin, 4 déc 2024 (AFP) — Une vaste opération a eu lieu mercredi en Allemagne contre un réseau de passeurs kurdo-irakien, soupçonné d'embarquer des migrants en situation irrégulière de la France vers la Grande-Bretagne via la Manche, ont annoncé les autorités allemandes.

Le coup de filet a visé "un vaste réseau" irako-kurde "impliqué dans des activités de traversées clandestines par la Manche", a indiqué dans un communiqué Jens Flören, le commissaire de Sankt Augustin, une petite ville près de Bonn (ouest).

La ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser a évoqué dans une réaction séparée des "arrestations" visant des "gangs qui recourent à la menace et à la violence pour parquer des êtres humains dans des canots pneumatiques".

Selon le ministère français de l'Intérieur, l'opération a visé un "réseau syrien et irako-kurde" suspecté d'avoir organisé cette année "l'acheminement d'au moins 300 bateaux" destiné à des traversées de la Manche.

Des interpellations et perquisitions ont été réalisées "dans des domiciles et des lieux de stockage en Allemagne", a précisé le ministère à l'AFP.

L'Allemagne est régulièrement citée par les enquêteurs comme l'une des bases arrières du trafic de canots gonflables destinés aux traversées de la Manche.

Les autorités policières et judiciaires françaises et allemandes collaborent à ce coup de filet sous l'égide de leurs coordinateurs européens respectifs, Europol et Eurojust.

Plus de 500 agents de la police allemande, aidés par plus de 20 enquêteurs français et trois experts d'Europol, perquisitionnent en Allemagne plusieurs maisons et entrepôts en vertu de mandats du tribunal de Lille, selon la police allemande.

Ces opérations se déroulent dans les régions de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et Bade-Wurtemberg.

Elles font suite à une précédente enquête réussie menée par la Belgique, la France et l'Allemagne contre un autre réseau criminel qui a conduit à l'arrestation de 19 passeurs présumés en février, selon la police.

Selon Europol, ce précédent réseau, composé là aussi de ressortissants irakiens et syriens d'origine kurde, percevait "entre 1.000 et 3.000 euros par migrant pour une place à bord du dangereux navire".

Au moins 72 personnes sont mortes depuis le début de l'année en tentant de rallier l'Angleterre par la mer depuis le littoral français, selon un décompte de la préfecture du Pas-de-Calais, ce qui fait déjà de 2024 l'année la plus meurtrière depuis l'apparition du phénomène des "small boats" dans la Manche en 2018.

32.000 personnes ont réussi la traversée depuis le début de l'année, selon les autorités britanniques.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.