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Toute opération turque en Irak "probablement vaine" (centre de réflexion)


Mercredi 19 decembre 2007 à 01h11

LONDRES, 18 déc 2007 (AFP) — Toute opération militaire turque en Irak visant à en déloger des combattants kurdes est "probablement vaine" et Ankara ne pourra "probablement jamais" défaire le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a estimé le centre de réflexion Chatham House, dans un rapport publié mercredi.

Le PKK, en lutte depuis 1984 contre Ankara, est "une force très motivée qui jouit d'un soutien local et de la protection que lui offre le terrain inaccessible des régions frontalières", a indiqué le centre basé à Londres.

"La Turquie ne pourra probablement jamais défaire le PKK et toute nouvelle incursion à travers la frontière sera probablement vaine", souligne le rapport.

Chatham House impute ainsi la "réticence" du gouvernement irakien à combattre le PKK aux "risques militaires que cela implique".

"Même s'il réussissait à les chasser des montagnes, cela pourrait laisser la porte ouverte aux islamistes radicaux pour qu'ils transforment la région en un fief du style de Tora Bora", ancien repaire des talibans en Afghanistan, ajoute le rapport.

"Les Kurdes jouissent d'une renaissance politique", souligne de plus Chatham House, évoquant l'influence grandissante du PKK dans les quatre Etats qui abritent une importante population kurde: Turquie, Syrie, Irak et Iran.

Des soldats turcs ont pénétré mardi dans la région autonome du Kurdistan irakien (nord), d'où opèrent des rebelles kurdes du PKK, selon les forces de sécurité kurdes (peshmergas).

L'armée turque a confirmé cette incursion la qualifiant d'opération "à petite échelle". Il s'agit de la première incursion de troupes au sol depuis le début de la crise en octobre qui a vu la Turquie menacer à plusieurs reprises d'intervenir militairement chez son voisin pour y déloger les rebelles du PKK.

Le PKK est considéré comme un groupe terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.