Page Précédente

"Tous les canaux de communication avec la Turquie sont fermés" (dirigeant du PKK)


Jeudi 24 decembre 2015 à 16h25

Paris, 24 déc 2015 (AFP) — Tous les canaux de communication entre la Turquie et les rebelles du parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) sont désormais fermés, et il n'y a aucune raison de mettre fin à la lutte armée, a déclaré l'un des principaux dirigeants du PKK dans un entretien au journal Le Monde jeudi.

"Tous les canaux de communication avec l'Etat turc sont fermés. Nous n'avons plus aucun contact" et "nous sommes revenus à un état de guerre", selon Cemil Bayik, interrogé dans son fief des monts Qandil, dans l'extrême nord du Kurdistan irakien, à la frontière avec l'Iran.

"L'Etat turc n'est plus dans une logique de négociation ou de solution, mais d'élimination du mouvement kurde", poursuit M. Bayik, estimant que le PKK mène désormais un "combat existentiel".

Au cours des derniers jours, l'armée turque a lancé une vaste opération anti-PKK dans le sud-est à dominante kurde de la Turquie, faisant plus de cent morts selon des sources sécuritaires.

"Nous prévoyons d'annoncer prochainement la création d'un front révolutionnaire de résistance avec d'autres organisations venues de l'intérieur et de l'extérieur de la Turquie, qui partageront notre combat et lutteront avec nous contre le régime" du président turc Recep Tayyip Erdogan, a ajouté le chef du PKK, sans fournir de détails.

"Il n'y a aucune raison que nous mettions fin à la lutte armée dans l'état actuel des choses. Au contraire, dans les mois qui vont venir, la guerre civile qui sévit en Turquie va s'aggraver", a-t-il poursuivi.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, des combats meurtriers ont repris l'été dernier entre Ankara et le PKK, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés en 2012 avec le chef historique du PKK, Abdullah Ocalan, en prison, pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.