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Tirs d'artillerie turcs et iraniens sur le Kurdistan irakien


Mercredi 14 janvier 2009 à 16h12

MONTS QANDIL (Irak), 14 jan 2009 (AFP) — Les artilleries iranienne et turque ont bombardé mardi et mercredi des positions des séparatistes kurdes du PKK au Kurdistan irakien (nord), sans faire de victime, a indiqué mercredi à l'AFP le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Hier et aujourd'hui (mardi et mercredi, ndlr), il y a eu des tirs périodiques d'artillerie iranienne sur des villages proches de la frontière iranienne, Rizga, Mardo et Knaira, dans le district de Qalat Diza", dans la province irakienne kurde de Souleimaniyeh, a déclaré à l'AFP le porte-parole du PKK, Ahmed Denis.

"Il y a également eu des tirs de l'artillerie turque sur le district de Sidikan, près des frontières turque et iranienne", a-t-il ajouté.

"Pour l'instant, nous n'avons pas d'information sur des victimes", a précisé M. Denis.

Des milliers de militants du PKK, en lutte ouverte contre le gouvernement d'Ankara, et de son organisation soeur iranienne PJAK, sont réfugiés dans les montagnes du nord de l'Irak.

Le 5 janvier, l'aviation turque et l'artillerie iranienne avaient déjà bombardé des positions du PKK au Kurdistan irakien.

Le responsable du PKK avait alors critiqué la position du gouvernement irakien à Bagdad. "Comment peuvent-ils laisser un autre pays bombarder leur propre pays ?" avait-il demandé.

Et le 28 décembre, des avions de chasse turcs avaient également bombardé le Kurdistan, à la frontière entre l'Irak, l'Iran et la Turquie.

L'armée turque effectue régulièrement des raids aériens contre des bases du PKK avec l'aide de renseignements fournis par les Etats-Unis, alliés de la Turquie au sein de l'Otan.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne, a lancé en 1984 une campagne armée pour obtenir l'autonomie du sud-est de la Turquie, une région peuplée majoritairement de Kurdes. Le conflit a fait 44.000 morts.

Selon Ankara, quelque 2.000 rebelles du PKK sont retranchés dans les montagnes du nord de l'Irak, y disposent de la liberté de mouvement et s'y approvisionnent en armes et en munitions avec lesquelles ils lancent des attaques en territoire turc.

Le 25 décembre, trois soldats turcs avaient été tués et neuf autres blessés, dont quatre grièvement, dans une attaque de rebelles kurdes dans le sud-est de la Turquie.

La Turquie a souvent accusé les Kurdes d'Irak, qui gèrent la région de manière autonome, de tolérer et même d'aider les activités du PKK.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.