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Tentative d'évasion à Bagdad: neufs morts


Mercredi 28 decembre 2005 à 14h04

BAGDAD, 28 déc 2005 (AFP) — Neuf personnes ont été tuées dans une tentative d'évasion mercredi tandis que les chiites et les Kurdes, piliers du cabinet sortant, étudiaient les moyens de former un nouveau gouvernement élargi.

Quatre gardes, quatre prisonniers et un interprète, ont été tués, a annoncé l'armée américaine, revoyant à la baisse un premier bilan de 20 morts, fourni par une source du ministère irakien de l'Intérieur.

"Aux environs de 08H15 (05H15 GMT), 16 prisonniers ont tenté de s'évader après avoir attaqué l'armurerie et saisi un nombre indéterminé d'armes", a ajouté l'armée, mais un haut responsable du ministère de l'Intérieur n'a parlé que d'un seul prisonnier qui s'est emparé de la Kalachnikov d'un garde.

"Des échanges de tirs se sont produits tuant quatre gardes et un interprète ainsi que quatre prisonniers. Un soldat américain et cinq prisonniers ont été blessés pendant la tentative d'évasion", a ajouté l'armée.

"Tous les prisonniers (vivants) ont été repris et l'incident fait l'objet d'une enquête", a conclu le communiqué de l'armée américaine.

Au niveau politique, le chef de la liste de chiites conservateurs, Abdel Aziz Hakim, en déplacement dans le Kurdistan, s'apprêtait à rencontrer le président Jalal Talabani, après des entretiens mardi avec le chef de la région autonome du nord de l'Irak, Massoud Barzani.

M. Talabani défend depuis le début de la contestation des résultats des élections donnant les chiites conservateurs gagnants l'idée d'un gouvernement d'union nationale.

Cette contestation a repris mercredi avec un défilé organisé à Samarra, ville sunnite à 125 km au nord de Bagdad, par le groupe Maram, qui réunit 42 mouvements politiques. Il estime que les résultats ont été falsifiés.

Le défilé intervient après des manifestations similaires mardi à Bagdad et Tikrit, fief du président déchu Saddam Hussein, au nord de la capitale, et d'autres défilés vendredi dans plusieurs zones sunnites.

Après sa rencontre avec M. Barzani, le chef chiite a été catégorique dans son rejet des demandes de Maram. Il a exclu tour à tour une invalidation des résultats des élections, un nouveau scrutin et une supervision arabe ou internationale d'un tel scrutin.

Il a souhaité la reconduction de l'alliance entre les siens et les Kurdes pour un nouveau cabinet en laissant la porte ouverte à la participation d'autres groupes politiques, tandis que M. Barzani a défendu un cabinet avec une "large assise populaire".

Plus explicite, le ministre sortant des Affaires étrangères Hoshyar Zebari, un proche de M. Barzani, a expliqué, après les entretiens, le besoin du pays d'un gouvernement d'union nationale.

"Nos deux listes peuvent à elles seules former un gouvernement mais ce ne sera pas dans l'intérêt de l'Irak ni du peuple irakien en ce moment", a-t-il déclaré à la presse dans la nuit de mardi à mercredi.

Par ailleurs, le Haut tribunal pénal irakien a nié mercredi des informations de presse faisant état de l'intention de son président, le juge kurde Rizkar Amine, de démissionner suite aux critiques sur sa manière de conduire le procès du président déchu Saddam Hussein.

L'ancien vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz, un chrétien, a pu téléphoner à sa famille à Noël de son lieu de détention américain près de Bagdad, a indiqué à l'AFP son avocat.

L'avocat Badie Aref Ezzat s'est dit optimiste sur la possibilité d'obtenir la libération de son client. "Le juge d'instruction du Haut tribunal pénal Raed al-Jouhi va sûrement ordonner sa libération en l'absence de toute preuve l'incriminant dans la répression du soulèvement chiite de 1991 dans le sud du pays, pour laquelle il est poursuivi", a-t-il dit.

Dans les violences quotidiennes, huit Irakiens ont trouvé la mort dans différentes attaques, dont quatre civils dans un attentat à la voiture piégée au nord de Bagdad.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.