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Tentative d'évasion à Bagdad: 20 détenus tués


Mercredi 28 decembre 2005 à 11h36

BAGDAD, 28 déc 2005 (AFP) — Vingt détenus irakiens, dont certains accusés de terrorisme, ont été tués dans une tentative d'évasion mercredi tandis que les chiites et les Kurdes, piliers du cabinet sortant, étudiaient les moyens de former un nouveau gouvernement élargi.

"Vingt détenus ont été tués ce matin par les tirs de gardes lors d'une tentative d'évasion d'un centre de Bagdad", a déclaré une source du ministère de l'Intérieur sous le couvert de l'anonymat.

"Ces détenus ont tué l'un des officiers et blessé un garde avec une arme dérobée à l'un des membres des services pénitentiaires", a-t-elle ajouté.

"La tentative d'évasion a eu lieu dans le centre de détention de Kazimiyah (nord de Bagdad) vers 10H00 (07H00 GMT)". "Les gardes ont ouvert le feu pour se défendre et reprendre la situation en main", a encore indiqué cette source.

Le centre de détention est proche du camp Adala (Justice en arabe) relevant des Forces de maintien de l'ordre, une unité d'élite du ministère de l'Intérieur. De nombreux détenus qui y sont incarcérés sont accusés "d'actes terroristes".

Selon une source du ministère de la Justice, cinq Irakiens qui y étaient détenus pour "crimes terroristes", avaient réussi à s'évader fin novembre.

Les centres de détention irakiens renferment quelque 500 personnes accusées de terrorisme, dont 166 originaires de pays arabes et islamiques, selon les autorités irakiennes.

Au niveau politique, le chef de la liste de chiites conservateurs, Abdel Aziz Hakim, en déplacement dans le Kurdistan, s'apprêtait mercredi à rencontrer le président Jalal Talabani, après des entretiens mardi avec le chef de la région autonome du nord de l'Irak, Massoud Barzani.

M. Talabani défend depuis le début de la contestation des résultats des élections donnant les chiites conservateurs gagnants l'idée d'un gouvernement d'union nationale.

Cette contestation a repris mercredi avec un défilé organisé à Samarra, ville sunnite à 125 km au nord de Bagdad, par le groupe Maram, qui réunit 42 mouvements politiques. Il estime que les résultats ont été falsifiés.

Le défilé intervient après des manifestations similaires mardi à Bagdad et Tikrit, fief du président déchu Saddam Hussein, au nord de la capitale, et d'autres défilés vendredi dans plusieurs zones sunnites.

Après sa rencontre avec M. Barzani, le chef chiite a été catégorique dans son rejet des demandes de Maram. Il a exclu tour à tour une invalidation des résultats des élections, un nouveau scrutin et une supervision arabe ou internationale d'un tel scrutin.

Il a souhaité la reconduction de l'alliance entre les siens et les Kurdes pour un nouveau cabinet en laissant la porte ouverte à la participation d'autres groupes politiques, tandis que M. Barzani a défendu un cabinet avec une "large assise populaire".

Plus explicite, le ministre sortant des Affaires étrangères Hoshyar Zebari, un proche de M. Barzani, a expliqué, après les entretiens, le besoin du pays d'un gouvernement d'union nationale.

"Nos deux listes peuvent à elles seules former un gouvernement mais ce ne sera pas dans l'intérêt de l'Irak ni du peuple irakien en ce moment", a-t-il déclaré à la presse dans la nuit de mardi à mercredi.

D'autre part, Washington a dit "respecter" les décisions de ses alliés polonais, ukrainiens et bulgares de retirer ou de réduire leurs forces en Irak.

Le gouvernement polonais a annoncé qu'il prolongerait jusqu'à la fin 2006 la présence de ses troupes en Irak, mais réduirait le nombre de ses soldats (1.450 actuellement) dans le courant de l'année.

La mission des 900 militaires ukrainiens a pris fin officiellement la semaine dernière et les derniers d'entre eux ont quitté l'Irak mardi, alors que le bataillon bulgare a lui aussi achevé son retrait le même jour.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.