Lundi 5 mars 2007 à 14h40
BAGDAD, 5 mars 2007 (AFP) — L'ancien vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz a rendu un vibrant hommage lundi au "héros Saddam Hussein", alors qu'il témoignait en faveur d'un accusé du procès Anfal, où six anciens responsables sont jugés pour la mort de 182.000 Kurdes en 1987-1988.
"J'ai eu l'honneur de travailler avec le héros Saddam Hussein, responsable de l'unité de l'Irak et de sa souveraineté", a déclaré Tarek Aziz.
Le juge Mohammed al-Oreibi al-Khalifa a tenté de réduire Tarek Aziz au silence, en le menaçant de poursuites, en vain.
"Je suis déjà prisonnier. Qu'est-ce que vous pouvez me faire de plus", a ironisé Tarek Aziz, qui témoignait en faveur de Sultan Hachim, l'ancien ministre de la Défense de Saddam Hussein.
"Le gouvernement dont j'ai fait partie n'a pas commis de génocide contre le peuple kurde", a assuré Tarek Aziz.
"D'ailleurs, quand j'ai rencontré les responsables kurdes Jalal Talabani et Massoud Barzani au cours d'une série d'entretiens d'avril à août 1991, ils n'ont jamais soulevé cette question", a-t-il ajouté.
Anciens dirigeants de la rébellion kurde, Jalal Talabani est aujourd'hui président de l'Irak et Massoud Barzani président de la région autonome du Kurdistan.
Les six accusés risquent la peine de mort si leur responsabilité est prouvée dans les opérations Anfal, menées en 1987 et 1988 au Kurdistan (nord), au cours desquelles 180.000 personnes ont été tuées dans des exécutions de masse ou des bombardements chimiques, selon l'accusation.
Parmi eux, le cousin de Saddam Hussein Hassan al-Majid, dit "Ali le chimique", est accusé de génocide. L'ancien président irakien était aussi jugé dans ce procès, avant son exécution dans le cadre d'une autre affaire, le 30 décembre 2006.
Pour leur défense, les accusés assurent que les opérations Anfal constituaient une campagne classique de contre-insurrection, dans le cadre de la guerre contre l'Iran (1980-1988).
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.