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Talabani regrette les menaces de Barzani envers Ankara, prêt à combattre le PKK


Mardi 10 avril 2007 à 09h51

ANKARA, 10 avr 2007 (AFP) — Le président irakien Jalal Talabani a regretté les menaces du leader kurde irakien Massoud Barzani envers Ankara lors d'une conversation téléphonique lundi soir avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a-t-on appris mardi de source turque.

"M. Talabani a indiqué regretter les déclarations de M. Barzani et souligné l'importance des relations avec la Turquie," a indiqué le porte-parole de M. Erdogan, Mehmet Akif Beki, à l'AFP.

Selon les médias turcs, M. Barzani, qui dirige la région autonome kurde irakienne, a menacé ce week-end Ankara d'intervenir dans la question sensible de la minorité kurde de Turquie si les autorités turques s'opposaient au projet de rattacher la ville pétrolifère de Kirkouk à la région kurde.

M. Erdogan lui a répondu lundi en prévenant les Kurdes d'Irak du "coût très élevé" que pourrait avoir pour eux une attitude hostile à l'égard de la Turquie.

Ankara craint que le rattachement de Kirkouk à la zone autonome kurde irakienne ne donne à celle-ci des moyens financiers suffisants pour proclamer son indépendance, une situation qui pourrait, selon les autorités turques, encourager le sécessionnisme des Kurdes de Turquie.

Lors de l'entretien téléphonique M. Erdogan a aussi exhorté le président irakien a agir d'urgence contre les bases des séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) situées dans le nord de l'Irak d'où ils s'infiltrent en territoire turc pour mener des attaques, a indiqué M. Beki.

M. Talabani lui a répondu en soulignant que son pays était prêt a combattre le PKK "dans le cadre d'un plan conjoint".

Dix soldats turcs ont été tués ces derniers jours dans des combats avec le PKK dans le sud-est turc frontalier de l'Irak, le bilan le plus lourd de ces derniers mois.

Les Etats-Unis ont jugé lundi "fâcheuses" les menaces de M. Barzani envers la Turquie.

"Nous pensons que des commentaires de ce genre sont vraiment fâcheux et qu'ils ne font pas avancer l'objectif d'une coopération plus large entre la Turquie et l'Irak", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack.

M. McCormack a confirmé que la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, avait discuté de cet incident au cours du week-end avec son homologue turc Abdullah Gül.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.