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Talabani ne veut pas d'une nouvelle opération turque en Irak (médias)


Dimanche 9 mars 2008 à 11h11

ANKARA, 9 mars 2008 (AFP) — Le président irakien Jalal Talabani a affirmé son opposition à une éventuelle nouvelle opération de l'armée turque contre les rebelles kurdes retranchés dans le nord de l'Irak, a rapporté dimanche la presse turque.

"Je suis le président de l'Irak et j'ai prêté serment sur le Coran de préserver l'intégrité territoriale et l'union de ce pays. Bien sûr que je ne veux pas d'une nouvelle opération", a déclaré samedi, au deuxième jour d'une visite à Ankara, M. Talabani à des journalistes, selon le quotidien Milliyet.

Enjoignant Ankara de préférer la concertation avec l'Irak et les Etats-Unis à l'action militaire unilatérale, il a estimé qu'un dialogue avec les dirigeants de la région autonome kurde du nord de l'Irak était "indispensable" pour lutter contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"La Turquie doit établir un dialogue avec (le président de la région kurde irakienne Massoud) Barzani. Barzani est prêt à entamer le dialogue sur le sujet (...) mais il est indispensable de créer un contact direct entre la Turquie et Barzani", a déclaré M. talabani, cité par le journal Posta.

L'armée turque, qui a mené le mois dernier une offensive militaire terrestre d'une semaine contre les rebelles du PKK dans le nord de l'Irak s'est dite prête lundi dernier a lancer de nouvelles opérations "quand ce sera nécessaire".

Le Premier ministre de la région autonome du Kurdistan irakien, Nechirvan Barzani, avait déjà proposé début novembre d'organiser des discussions à quatre (Irak, Turquie, Etats-Unis et région kurde) sur la question du PKK.

Mais la Turquie se refuse à entrer en contact avec les Kurdes d'Irak, qu'elle soupçonne de vouloir fonder un Etat indépendant -un développement qui pourrait selon elle aviver les aspirations séparatistes de sa propre minorité kurde.

Vendredi et samedi, M. Talabani, qui effectuait sa première visite à Ankara en tant que chef d'Etat, s'est prononcé pour l'établissement de liens "stratégiques et solides" entre la Turquie et l'Irak et a appelé les entrepreneurs turcs à investir massivement en Irak.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.