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Syrie: Washington rassure Ankara au sujet des milices kurdes (responsable)


Mercredi 28 septembre 2016 à 18h45

Istanbul, 28 sept 2016 (AFP) — Un haut responsable américain en visite en Turquie a affirmé mercredi que les Etats-Unis tenaient compte des inquiétudes turques quant à une éventuelle participation des milices kurdes à des opérations contre le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak.

"Nous travaillons actuellement sur des plans pour reprendre Mossoul et Raqqa", deux fiefs de l'EI respectivement en Irak et en Syrie, a déclaré le secrétaire d'Etat adjoint américain Antony Blinken dans une interview à la chaîne turque NTV.

M. Blinken, accompagné de l'envoyé spécial du président Barack Obama pour la coalition anti-EI, Brett McGurk, s'est entretenu lors sa visite mardi et mercredi avec des responsables turcs sur la suite de l'offensive en Syrie et en Irak contre les jihadistes.

"Nous avons désormais l'opportunité de mettre fin au califat (de l'EI) en Irak et en Syrie", a-t-il ajouté, estimant que "vaincre +Daech+ (acronyme arabe de l'EI, ndlr) permettra de renforcer la sécurité de la Turquie, et notre propre sécurité".

Alors que la Turquie s'inquiète depuis plusieurs jours du rôle que pourraient avoir les milices kurdes dans une telle offensive, le représentant américain s'est voulu rassurant.

"Tout ce qui est fait en Syrie pour lutter contre Daech est fait en complète concertation et totale transparence avec la Turquie, et rien de ce que nous faisons ne mettra en péril la sécurité de la Turquie", a plaidé M. Blinken.

En marge de son déplacement à l'Assemblée générale de l'ONU la semaine dernière, le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé les Américains d'avoir livré des armes aux rebelles kurdes syriens du YPG.

"Si les Etats-Unis lancent une offensive sur Raqqa avec le YPG (Unités de protection du peuple kurde) ou le PYD (parti kurde syrien), alors la Turquie ne prendra pas part à cette opération", avait-il ajouté devant des journalistes.

Le PYD et sa branche armée, le YPG, sont pour Ankara un prolongement syrien du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en conflit depuis 1984 avec l'armée turque et considéré par Ankara comme une "organisation terroriste".

La Turquie a lancé une offensive militaire le 24 août pour chasser de sa frontière les jihadistes de l'EI et les rebelles kurdes. Elle cherche à empêcher ces derniers de former une région autonome kurde à sa frontière.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.