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Syrie: Washington espère éviter le conflit entre ses alliés


Mardi 30 août 2016 à 00h05

Washington, 29 août 2016 (AFP) — Le conflit peut être évité en Syrie entre les Turcs et les Kurdes syriens, deux alliés clefs de Washington dans la lutte contre les jihadistes de l'Etat islamique, a estimé lundi le ministre américain de la Défense Ashton Carter.

"Du moment que les forces turques restent où elles sont", près de la frontière turque, et que les milices kurdes syriennes se retirent à l'est de l'Euphrate comme convenu avec Washington, "elles ne devraient pas rentrer en conflit", a déclaré le chef du Pentagone.

"Nous appelons les deux parties à ne pas se combattre l'une l'autre, et à continuer à concentrer leurs efforts sur le groupe Etat islamique, c'est la base de notre coopération avec elles", a souligné M. Carter, qui s'exprimait dans une conférence de presse avec le ministre indien de la Défense, Manohar Parrikar.

Un haut responsable américain avait indiqué peu de temps auparavant que toutes les milices kurdes YPG, soutenues par Washington mais considérées comme ennemies par Ankara, s'étaient bien retirées à l'est du fleuve.

M. Carter s'est montré moins précis, se bornant à déclarer que les Kurdes syriens "faisaient" ce qu'ils avaient promis de faire.

La Turquie, en conflit avec les Kurdes dans le pays, veut éviter que les Kurdes syriens ne forment une frontière continue le long de sa frontière avec la Syrie, en s'étendant vers l'ouest.

La Turquie a lancé mercredi dans le nord de la Syrie l'opération "Bouclier de l'Euphrate", visant à la fois les combattants kurdes et les jihadistes de l'EI.

Le président Recep Tayyip Erdogan a confirmé que l'offensive se poursuivrait jusqu'à "la fin de la menace de l'EI, du PKK et des YPG", les milices kurdes syriennes.

Dimanche, l'armée turque avait affirmé avoir tué "25 terroristes kurdes", après avoir essuyé la perte d'un premier soldat.

Ankara considère les YPG et le parti auquel ils sont rattachés, le PYD, comme des organisations "terroristes", bien qu'ils soient épaulés, en tant que forces combattant efficacement les jihadistes, par Washington.

L'émissaire présidentiel américain auprès de la coalition internationale antijihadiste, Brett McGurk, a qualifié lundi les affrontements entre la Turquie et les forces arabo-kurdes soutenues par les Etats-Unis d'"inacceptables", appelant toutes les parties à "cesser" les combats.

Le président américain Barack Obama rencontrera dimanche en Chine son homologue turc Recep Tayyip Erdogan pour évoquer la situation en Syrie.

M. Carter rencontrera également lundi prochain à Londres, en marge d'une réunion internationale, son homologue turc Fikri Isik.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.