Mardi 17 decembre 2024 à 20h42
Washington, 17 déc 2024 (AFP) — Les Etats-Unis ont annoncé mardi la prolongation de la trêve, sous l'égide de Washington, entre les forces dominées par les Kurdes qui contrôlent de vastes régions du nord-est de la Syrie, et les groupes proturcs à Manbij, zone à majorité arabe.
La trêve, qui avait expiré, "est prolongée jusqu'à la fin de la semaine et nous chercherons à obtenir que ce cessez-le-feu dure le plus longtemps possible", a dit à la presse Matthew Miller, porte-parole du département d'Etat américain.
Cette prolongation survient alors que les groupes soutenus par Ankara se préparaient à lancer l'assaut sur la ville de Kobané, tenue par les forces dirigées par les Kurdes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Les Kurdes syriens sont la principale composante des Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues Washington. Ils ont été le fer de la lance de la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Soutien du nouveau pouvoir syrien qui a renversé Bachar al-Assad le 8 décembre, la Turquie estime que les forces kurdes implantées dans le nord-est émanent de son ennemi juré, le Parti des travailleurs du Kurdistan, PKK, séparatiste.
"Nous comprenons les préoccupations très légitimes de la Turquie à propos de la menace terroriste posée par le PKK" ainsi que la présence de "combattants étrangers à l'intérieur de la Syrie", a déclaré Matthew Miller.
"Ce que nous voulons voir est l'établissement d'un gouvernement national syrien qui inclut tous les groupes ethniques différents à l'intérieur de la Syrie", a précisé le porte-parole de la diplomatie américaine.
Dans un pays à majorité sunnite mais multiethnique et multiconfessionnel, les nouvelles autorités, dominées par des islamistes radicaux, sont aussi scrutées sur le traitement qui sera réservé aux minorités.
Alors que plusieurs missions étrangères ont rencontré à Damas les nouveaux dirigeants, les autorités s'efforcent de rassurer sur leur capacité à pacifier le pays, morcelé et dévasté par 13 ans de guerre civile.
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s'est rendu en Turquie la semaine dernière et s'est entretenu sur la situation en Syrie avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.