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Syrie: visite militaire américaine de bases des forces kurdes


Samedi 2 novembre 2019 à 15h38

Qamichli (Syrie), 2 nov 2019 (AFP) — Des blindés militaires américains se sont rendus samedi sur plusieurs bases des forces kurdes près de Qamichli, dans le nord-est de la Syrie, a constaté une équipe de l'AFP, malgré la volonté affichée par Washington de se désengager de cette région.

Un photographe et un vidéaste de l'AFP ont pu voir quatre blindés arborant le drapeau américain entrer dans la principale base à Qamichli des Forces démocratiques syriennes (FDS), dans une base de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), et dans une position de la police kurde des Assayech.

Dominées par la milice des YPG, les FDS ont été les partenaires de Washington dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Syrie.

Jeudi, des forces américaines avaient patrouillé dans le village d'al-Qahtaniyah, dans le nord-est syrien, près de la frontière turque. Cette patrouille, la première depuis que le président Donald Trump a ordonné le 6 octobre le retrait des troupes américaines stationnées dans le nord du pays, était accompagnée de combattants des FDS.

Une source militaire des FDS qui a participé à une réunion samedi entre Américains et forces kurdes a assuré sous le couvert de l'anonymat que les forces américaines voulaient installer une base militaire à Qamichli.

Interrogé samedi par l'AFP, un porte-parole de la coalition internationale antijihadiste emmenée par les Etats-Unis et engagée au côté des forces kurdes, a réitéré la ligne officielle de Washington. "La coalition poursuit son retrait délibéré de forces du nord syrien", a-t-il dit, rapportant un redéploiement dans la province orientale de Deir Ezzor.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les forces américaines disposent encore d'une base importante près de Rmeilane, une ville à l'est de Qamichli.

Avec le retrait des troupes américaines, les forces kurdes ont accusé Washington de les avoir abandonnées face à une offensive lancée le 9 octobre par la Turquie voisine dans le nord syrien.

Pour empêcher la progression de l'armée turque et de supplétifs syriens, les forces kurdes ont été contraintes d'amorcer un rapprochement inédit avec le régime syrien et son allié russe.

L'armée du régime a ainsi été déployée dans plusieurs secteurs du nord de la Syrie qui lui échappaient depuis plusieurs années. Des troupes russes sont également présentes, profitant du vide créé par le retrait américain.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.