Lundi 22 juillet 2019 à 19h39
Qamichli (Syrie), 22 juil 2019 (AFP) — Le chef du commandement central américain chargé des opérations au Moyen-Orient (Centcom), le général Kenneth McKenzie, a effectué lundi une visite dans le nord-est de la Syrie, sous contrôle kurde, pour la première fois depuis sa prise de fonction.
M. McKenzie a été désigné fin mars à la tête du Centcom en remplacement du général Joseph Votel.
En mars, les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les combattants kurdes et appuyées par une coalition internationale conduite par les Etats-Unis, ont proclamé leur victoire contre le groupe Etat islamique (EI), après la conquête d'un dernier réduit des jihadistes dans l'est syrien.
Environ un millier d'hommes étrangers soupçonnés d'activités jihadistes sont détenus par les FDS. Quelque 12.000 femmes et enfants non-Syriens, proches des jihadistes, sont eux retenus dans des camps de déplacés, dans des conditions "apocalyptiques", selon la Croix-Rouge.
Sur leur site, les FDS ont indiqué que leur chef Mazloum Abdi --connu sous son nom de guerre Kobani-- s'est entretenu avec M. McKenzie au sujet des "problèmes des camps et des prisonniers de Daech détenus par les FDS", utilisant un acronyme arabe pour désigner l'EI.
Les discussions ont également porté sur les "plans d'action et de coordination" communs pour "poursuivre la traque" des jihadistes de l'EI. Désormais dispersés dans le désert s'étendant du centre de la Syrie à la frontière irakienne, ces derniers continuent de lancer des attaques.
Le porte-parole des FDS, Mustafa Bali, a posté sur Twitter des photos montrant les deux responsables accompagnés de l'envoyé américain de la coalition internationale anti-EI, William Roebuck.
La réunion s'est tenue dans la région de Kobané, à la frontière avec la Turquie, a indiqué à l'AFP M. Bali.
Face à la réticence des pays occidentaux à rapatrier leurs ressortissants soupçonnés de liens avec l'EI, les forces kurdes ont récemment appelé à l'instauration d'un tribunal international pour juger ces personnes.
Le président américain Donald Trump a annoncé fin 2018 le retrait de la majorité de ses 2.000 soldats déployés en Syrie avant de se rétracter et d'évoquer un retrait progressif.
Mais selon le général McKenzie, un départ de Syrie est inéluctable et a déjà commencé.
"Nous avons considérablement réduit" nos effectifs, a-t-il affirmé dans une vidéo relayée par North Press Agency (NPA), une agence locale, sans fournir davantage de détails.
"L'essentiel à l'heure actuelle est (...) d'empêcher la résurgence de l'EI", a-t-il ajouté.
"Nous allons les (les Kurdes) aider à le faire et par la suite, notre plan sera de partir", a assuré le responsable américain.
L'annonce initiale de M. Trump d'un départ hâtif des troupes américaines avait inquiété les Kurdes qui craignent une offensive turque contre les régions sous leur contrôle.
Ankara a déjà lancé une opération début 2018 contre les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie et colonne vertébrale des FDS, qu'elle considère comme "terroriste".
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Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.