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Syrie: une "zone tampon" pour que la frontière soit "sûre" pour Turcs et Kurdes (Pompeo)


Lundi 14 janvier 2019 à 12h30

Ryad, 14 jan 2019 (AFP) — Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a affirmé lundi que des discussions se poursuivaient avec toutes les parties intéressées par la proposition américaine de créer une "zone de sécurité" ou "zone tampon" en Syrie, afin que la frontière avec la Turquie soit "sure".

"Nous voulons nous assurer que les gens qui ont combattu avec nous pour mettre à terre le califat et l'EI (groupe Etat islamique) bénéficient de la sécurité et aussi que des terroristes agissant depuis la Syrie ne soient pas capables d'attaquer la Turquie", a dit à la presse M. Pompeo à l'issue d'une visite à Ryad.

"La méthodologie précise par laquelle nous allons obtenir cette sécurité pour les deux éléments à la fois le long de la frontière est quelque chose sur lequel nous travaillons encore", a-t-il précisé.

"Nous voulons une frontière sûre" et "sans violence" pour "toutes les parties", a répété Mike Pompeo.

Dimanche, le président Donald Trump a appelé à la création d'une "zone de sécurité" de 30 km en Syrie, sans plus de précisions sur sa localisation.

M. Trump a par ailleurs exhorté les forces kurdes à ne pas "provoquer" Ankara, alors que la Turquie menace de lancer une nouvelle offensive contre les Unités de protection du peuple (YPG).

Ce groupe armé est considéré comme "terroriste" par la Turquie mais il est aussi l'épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de combattants arabes et kurdes qui a grandement oeuvré à la lutte antijihadistes au côté de la coalition internationale dirigée par Washington.

Lundi, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu n'a pas émis d'objection à la création d'une "zone de sécurité" sommairement évoquée par M. Trump sur Twitter.

Il a rappelé que la Turquie avait plusieurs fois réclamé ces dernières années la création d'une zone d'une trentaine de km de largeur pour protéger sa frontière avec la Syrie des positions tenues par les YPG, une proposition restée lettre morte.

"Maintenant, ils mettent cette idée sur la table après avoir vu que la Turquie était déterminée (à attaquer les YPG). Nous ne sommes pas contre cette idée", a déclaré M. Cavusoglu.

Mike Pompeo a de son côté réaffirmé "l'exigence que les Turcs ne poursuivent pas les Kurdes par des moyens qui seraient inappropriés".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.