Lundi 30 juin 2025 à 19h03
Beyrouth (Liban), 30 juin 2025 (AFP) — Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a appelé lundi les autorités syriennes à révéler les raisons de la détention d'un journaliste kurde arrêté la semaine dernière par les forces de sécurité.
"La détention secrète du journaliste Hassan Zaza, sans la moindre explication de la part des responsables syriens, s'inscrit dans une politique systématique d'intimidation de la presse", a indiqué dans un communiqué Sara Qudah, directrice régionale du CPJ.
"Les autorités syriennes doivent immédiatement révéler où se trouve M. Zaza, garantir sa sécurité et abandonner toute accusation liée à son activité journalistique", a-t-elle ajouté.
Selon le CPJ, Mohammad Al-Saleh, directeur des relations avec la presse au ministère syrien de l'Information, a confirmé l'arrestation de M. Zaza à Damas, ajoutant que celle-ci était "liée à des préoccupations sécuritaires et sans rapport avec son travail de journaliste".
"S'il n'y a rien contre lui, il sera probablement relâché cette semaine", a ajouté M. Saleh cité par l'ONG, sans donner de détails sur les motifs de son arrestation.
M. Zaza, qui a été enlevé chez lui vendredi, est propriétaire et rédacteur en chef du site d'actualités Noos Social.
Selon la CPJ, après la chute en décembre du président Bachar al-Assad, il était revenu à Damas depuis le nord-est de la Syrie, une région contrôlée par l'administration autonome kurde.
M. Zaza a également collaboré avec Ronahi TV, une chaîne favorable au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme organisation terroriste par la Turquie, alliée des nouvelles autorités syriennes.
Les nouvelles autorités islamistes ont mis fin en décembre à des décennies de règne du clan Assad durant lesquelles la liberté d'expression était réprimée et la parole des journalistes muselée, transformant les médias en outils à la solde du pouvoir.
En mai, Reporters sans frontières (RSF) avait déclaré que malgré la fin de "cinq décennies de répression brutale et violente de la presse (...) la liberté retrouvée des journalistes reste fragile en raison de l'instabilité politique persistante et des pressions économiques croissantes".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.