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Syrie: une dirigeante kurde tuée par les rebelles en livrant des prisonniers


Vendredi 2 novembre 2012 à 17h10

ALEP (Syrie), 2 nov 2012 (AFP) — La dirigeante d'un groupe armé kurde à Alep, métropole du nord de la Syrie, a été tuée vendredi par des rebelles alors qu'elle venait leur livrer deux prisonniers et les dépouilles d'insurgés tués lors de combats la semaine dernière, rapporte une ONG.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), "les Kurdes ont reçu des appels de rebelles les informant de la mort vendredi à l'aube de Chaha Ali Abdo, connue sous le nom de Noujine Derric, chef d'un +comité de protection du peuple kurde+, bras armé du Parti de l'Union démocratique kurde (PYD)", la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (rebelles kurdes en Turquie).

Agée de 42 ans, elle avait été emprisonnée il y a une semaine par les rebelles alors qu'elle s'était rendue chez eux dans le quartier de Bani Zeyd pour leur remettre deux prisonniers et les dépouilles de deux insurgés, a précisé l'OSDH.

Bani Zeyd est tenu par la brigade Salaheddine et le Front Al-Nosra, deux organisations islamistes radicales.

Un journaliste kurde d'Alep, Rojhad Khalil, a indiqué à l'AFP que cette femme, chargée des relations avec les rebelles, était responsable du comité de protection pour les deux quartiers kurdes de Achrafiyé et cheikh Maqsoud, à Alep. "Les Kurdes ont été informés par les rebelles de sa mort mais n'ont pas encore reçu le corps", a-t-il précisé.

Le secteur du nord d'Alep, contrôlé par le PYD, avait été relativement épargné par les violences qui déchirent la métropole commerçante depuis le 20 juillet, mais sa position, sur une hauteur de la ville, en fait un enjeu stratégique.

La minorité kurde (15% des 23 millions de Syriens) est hostile au régime de Bachar al-Assad, qui l'a réprimée, mais est méfiante envers l'opposition qu'elle juge peu encline à reconnaître sa spécificité.

Cet été, l'armée s'est retirée de certaines zones kurdes, en particulier du quartier d'Achrafiyé et de plusieurs villes le long de la frontière turque, laissant une grande autonomie aux autorités kurdes qui permettent aux rebelles d'y pénétrer, mais sans armes et en civil.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.