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Syrie : une délégation US en Turquie pour coordonner une "zone de sécurité"


Lundi 12 août 2019 à 18h59

Istanbul, 12 août 2019 (AFP) — Une délégation américaine est arrivée lundi en Turquie afin de travailler à l'ouverture d'un centre d'opérations visant à coordonner avec Ankara la mise en place d'une "zone de sécurité" dans le nord de la Syrie.

Selon le ministère turc de la Défense, six responsables américains sont arrivés lundi à Sanliurfa (sud-est) afin de commencer à travailler à la création d'un "centre d'opérations conjointes" qui ouvrira "dans les prochains jours".

Aux termes d'un accord conclu la semaine dernière entre Ankara et Washington à l'issue de difficiles négociations, ce "centre d'opérations conjointes" vise à coordonner la mise en place d'une "zone de sécurité" dans le nord de la Syrie.

Cette zone vise concrètement à insérer un tampon entre la frontière turque et des territoires contrôlés par une milice kurde, les Unités de protection du peuple (YPG), soutenue par les Etats-Unis, mais qualifiée de "terroriste" par la Turquie.

Les contours de cette "zone de sécurité" sont pour le moment flous. Aucun calendrier n'a été avancé pour sa mise en place et sa largeur, ainsi que les forces qui la contrôleront, font encore l'objet de discussions.

La Turquie réclame une zone d'au moins 30 km de profondeur à partir de sa frontière, une demande réitérée lundi par le ministre turc de la Défense Hulusi Akar.

"Nous avons dit à chaque occasion qu'il fallait une largeur de 30 à 40 km", a déclaré M. Akar lors d'une interview avec la chaîne étatique TRT.

Bien que flou, cet accord a permis de prévenir une offensive turque contre les YPG, alors que le président Recep Tayyip Erdogan multipliait les menaces.

Si les Etats-Unis appuient les YPG contre le groupe Etat islamique (EI), la Turquie dénonce les liens entre les YPG et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui livre une sanglante guérilla contre Ankara en Turquie depuis 1984.

En 2016, l'armée turque a lancé une offensive terrestre dans le nord-ouest de la Syrie contre l'EI et les YPG. L'an dernier, elle a mené une deuxième offensive contre les combattants kurdes, s'emparant de l'enclave d'Afrine.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.