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Syrie: une conférence internationale sur le sort des jihadistes détenus


Samedi 6 juillet 2019 à 13h49

Beyrouth, 6 juil 2019 (AFP) — Plusieurs dizaines d'experts internationaux se sont réunis samedi dans le nord-est de la Syrie pour se pencher sur le sort de membres présumés du groupe Etat islamique (EI), entassés dans des prisons et camps surpeuplés gérés par les autorités kurdes.

Cette rencontre, d'une durée de trois jours, se tient à Amouda, près de la ville kurde de Qamichli, et réunit quelque 200 participants dont des avocats français et des analystes américains.

Le 23 mars, une alliance arabo-kurde soutenue par une coalition internationale antijihadistes, emmenée par les Etats-Unis, a chassé l'EI du dernier bout de territoire tenu par ce groupe jihadiste dans l'est de la Syrie, à Baghouz. L'EI avait proclamé en 2014 un "califat" sur de vastes zones de Syrie et d'Irak avant de subir une série de défaites militaires dans ces deux pays.

Depuis la chute du "califat" autoproclamé de l'EI, près de 1.000 étrangers présumés jihadistes sont emprisonnés et 13.000 membres de leurs familles vivent dans des camps de déplacés contrôlés par les Kurdes en Syrie, avec des conditions de vie jugées "apocalyptiques" par la Croix-Rouge jeudi.

Les Kurdes de Syrie, qui appellent à la constitution d'un tribunal international, demandent aussi régulièrement aux pays étrangers de rapatrier leurs ressortissants liés à l'EI.

Mais de nombreux pays où l'EI a revendiqué des attentats sont réticents à le faire, comme la France, qui a ainsi transféré aux autorités irakiennes des jihadistes capturés en Syrie. Onze d'entre eux ont été condamnés à mort au cours des derniers mois.

"Il existe un consensus mondial sur le fait qu'une action doit être prise de toute urgence pour statuer sur le sort de milliers de combattants étrangers de l'EI et autres groupes", a déclaré le Centre d'information de Rojava, du nom d'une zone kurde autoproclamée autonome.

Ce centre, qui promeut la conférence, appelle aussi à ne pas oublier les enfants détenus dans le nord-est de la Syrie et regrette qu'il n'y ait "quasiment pas de consensus sur ce en quoi consiste cette action", dans un rapport publié vendredi.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.