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Syrie: une alliance arabo-kurde affirme détenir plusieurs jihadistes, dont un Allemand


Mercredi 6 février 2019 à 21h28

Beyrouth, 6 fév 2019 (AFP) — Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde soutenue par Washington, ont affirmé mercredi détenir plusieurs jihadistes étrangers, peu après avoir confirmé la présence parmi eux de l'Allemand Martin Lemke, soupçonné d'être un membre du groupe Etat islamique (EI).

L'arrestation de cet Allemand avait été rapportée la semaine dernière à l'AFP par ses deux épouses près du village de Baghouz dans l'est syrien. Selon leur récit, Lemke avait été arrêté alors qu'il tentait de fuir l'ultime réduit de l'EI.

"Depuis dix jours, des civils quittent quotidiennement" l'ultime réduit de l'EI dans la province de Deir Ezzor (est) et "des jihadistes tentent de se dissimuler" parmi eux, a indiqué à l'AFP le porte-parole des FDS, Moustapha Bali.

"Chaque jour il y a des arrestation de jihadistes étrangers" parmi lesquels figure l'Allemand Martin Lemke, a-t-il précisé.

Lundi, les FDS avaient annoncé sur leur site l'arrestation de trois jihadistes étrangers, un Saoudien, un Egyptien ainsi que Lemke, connu sous le nom de guerre d'"Abou Zakariya l'Allemand".

Au cours des trois dernières semaines "au moins cinquante jihadistes étrangers ont été arrêtés" par les FDS, a indiqué, de son côté Abdel Karim Omar, chargé des Affaires étrangères au sein de l'administration kurde locale.

"Il n'y a pas de contact officiel avec l'Etat allemand (...) qui n'a jamais proposé de récupérer les jihadistes allemands ou leurs familles", a-t-il ajouté à l'AFP.

Agé de 28 ans, Lemke aurait été informaticien au sein de l'EI, selon ses épouses elles aussi allemandes, Léonora et Sabina. Les deux femmes venaient de fuir le dernier réduit de l'EI.

Elles avaient affirmé que leur époux n'avait jamais combattu. Mais selon des informations de la presse allemande, Lemke aurait notamment fait partie de la Hisba, la police religieuse de l'EI, avant de rejoindre les "Amniyat", les redoutables services des "renseignements" des jihadistes.

Originaire de la région de Saxe, il serait arrivé en novembre 2014 en Syrie, selon la même source.

Ce jihadiste présumé n'est pas le seul Allemand détenu par les FDS. En octobre, un compatriote converti à l'islam du prénom de Sofiane et ayant rallié l'EI en 2015 avait plaidé, dans un entretien avec l'AFP, pour un retour en Allemagne.

Fer de lance de la lutte anti-EI, les FDS ont réussi ces dernières années à capturer plusieurs combattants de l'organisation ultraradicale et elles détiennent aujourd'hui plusieurs centaines de jihadistes étrangers.

Après avoir conquis de larges pans des territoires syrien et irakien, l'EI a vu son "califat" se réduire comme peau de chagrin.

En Syrie, quelques centaines de jihadistes sont désormais retranchés dans une poignée de hameaux où les FDS mènent leur ultime offensive.

Déclenché en 2011, le conflit syrien s'est complexifié au fil des ans, avec l'implication de puissances étrangères et la montée en puissance de groupes jihadistes. La guerre a déjà fait plus de 360.000 morts et déplacé plusieurs millions de personnes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.