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Syrie: un secouriste birman tué dans un bombardement des forces pro-Ankara


Dimanche 3 novembre 2019 à 19h02

Qamichli (Syrie), 3 nov 2019 (AFP) — Un secouriste birman de l'organisation médiale Free Burma Rangers a été tué dimanche par un bombardement des forces pro-Ankara dans le nord de la Syrie, où la Turquie a engagé une opération militaire, a annoncé l'ONG dans un communiqué.

Le secouriste et vidéaste était originaire de Birmanie et a été tué par un tir d'obus des forces turques ou des rebelles syriens qui les épaulent, selon un communiqué publié sur le site Internet des Free Burma Rangers (FBR), ONG fondée par un vétéran de l'armée américaine.

Après avoir lancé une offensive le 9 octobre dans le nord syrien contre la milice kurde des Unités de protection du Peuple (YPG), la Turquie et des supplétifs syriens ont suspendu leur opération, mais des combats sporadiques se poursuivent.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et les forces kurdes ont confirmé le drame survenu dans le village de Rachidiya, près de la localité de Tal Tamr.

L'obus est tombé "à environ 10 mètres" d'une position où l'ONG soigne les blessés, selon le communiqué des FBR, qui précise qu'un traducteur irakien de l'organisation a été blessé et hospitalisé mais que "son état est stable".

"Les combats se poursuivent et nous allons continuer à fournir des soins médicaux", souligne l'organisation.

Le FBR a été créée en Birmanie en 1997, avec un slogan tiré d'un verset de la Bible qui invite les gens à "prêcher la bonne nouvelle aux pauvres" et à "aider les opprimés".

L'organisation était impliquée en Syrie dans les secours dans la région de Baghouz (est), où les forces kurdes ont mené leur ultime offensive en mars contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI). L'ONG était également déployée en Irak au moment des batailles contre l'EI.

L'offensive de la Turquie lui a permis de prendre le contrôle d'une bande de territoire de 120 km de longueur et d'une trentaine de km de profondeur allant de Tal Abyad à Ras al-Aïn.

L'opération militaire a fait des centaines de morts et déplacé des dizaines de milliers de personnes. Mais elle a été interrompue après deux accords négociés par Ankara, d'abord avec Washington, puis avec Moscou le 22 octobre.

Les développements dans le nord de la Syrie illustrent la complexité du conflit qui a fait plus de 370.000 morts depuis 2011 et implique de multiples belligérants, avec des alliances en constante évolution.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.