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Syrie: un Kurde torturé par des rebelles succombe à ses blessures


Lundi 29 octobre 2012 à 22h07

BEYROUTH, 29 oct 2012 (AFP) — Un Kurde torturé par des rebelles syriens dans la province d'Alep (nord) a succombé lundi à ses blessures, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), ajoutant que certains groupes de l'opposition avaient repris les méthodes répressives du régime.

"Khaled Bahjat Hamdu, un Kurde de 37 ans (...), est mort de blessures causées par les tortures qui lui ont été infligées alors qu'il était détenu par un groupe armé près du village de Hayan", a annoncé l'OSDH, basé au Royaume-Uni et s'appuyant sur un réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires à travers la Syrie.

M. Hamdu avait été fait prisonnier en même temps que près de 200 autres Kurdes pendant des combats inédits entre rebelles et miliciens kurdes, qui ont fait une trentaine de morts.

Conduit à Hayan, au nord d'Alep, M. Hamdu "a été torturé avec des décharges électriques. Il faisait partie des 120 Kurdes libérés dimanche, mais il était si faible qu'il est mort le lendemain matin", a déclaré le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

"Certains des groupes armés utilisent les méthodes répressives du régime", a-t-il dénoncé. "Nous ne devons pas rester silencieux face à cela".

Après les combats de vendredi, de nouveaux affrontements ont eu lieu entre des miliciens kurdes et des rebelles syriens dans le nord du pays, selon l'OSDH.

La minorité kurde (15% des 23 millions de Syriens) est hostile au régime de Bachar al-Assad, qui l'a réprimée, mais se méfie de l'opposition qu'elle juge peu encline à reconnaître sa spécificité.

Quelque 600.000 Kurdes vivent dans la région située au nord-est d'Alep, et la crainte est grande de voir les tensions communautaires s'envenimer dans les zones frontalières de la Turquie d'où l'armée s'est retirée.

"Dans les zones d'où les rebelles ont chassé l'armée, il y a un vide en matière de sécurité. Certains des combattants ne souhaitent pas du tout la démocratie. Ce sont juste des seigneurs de guerre qui profitent du chaos", a dénoncé M. Abdel Rahmane.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.