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Syrie: un groupe jihadiste influent en faveur d'une offensive turque contre les Kurdes


Lundi 14 janvier 2019 à 16h25

Beyrouth, 14 jan 2019 (AFP) — Le chef du groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), Abou Mohamad al-Joulani, a affirmé lundi que son organisation --ex-branche syrienne d'Al-Qaïda-- appuie l'idée d'une offensive militaire turque contre les Kurdes dans le nord-est de la Syrie.

Ankara menace depuis plusieurs semaines de mener une offensive contre la principale milice kurde en Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG), qu'elle qualifie de "terroriste" pour ses liens présumés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une guérilla armée sur le sol turc depuis 1984.

L'annonce par le président américain le 19 décembre d'un retrait de ses quelques 2.000 soldats déployés en Syrie en soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS) dont les YPG constituent l'épine dorsale, a attisé les craintes parmi les Kurdes d'une opération turque imminente.

Les Kurdes, qui représentent 15% de la population syrienne, ont constitué une région autonome de facto dans le nord-est de la Syrie.

"Nous sommes en faveur d'une libération de cette région du PKK (...)", a affirmé M. Joulani dans un entretien publié lundi par le média "Amjad", affilié à HTS, en assimilant les YPG au PKK, comme le fait la Turquie.

"Nous ne saurons être un obstacle à une opération contre un des ennemis de la révolution" syrienne, a répondu le chef de HTS à une question sur une éventuelle offensive turque contre les YPG.

HTS a étendu la semaine dernière son emprise administrative sur la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, et des segments des provinces voisines de Hama, Lattaquié et Alep, en reprenant aux rebelles soutenus par la Turquie plusieurs zones qu'ils contrôlaient jusqu'alors.

La guerre en Syrie a éclaté en 2011 après la répression par le régime de manifestations prodémocratie. Elle s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication de groupes jihadistes et de puissances étrangères. Le conflit a fait plus de 360.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.