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Syrie : un groupe d'opposition kurdo-arabe veut se joindre aux discussions


Dimanche 10 janvier 2016 à 18h45

Genève, 10 jan 2016 (AFP) — L'alliance inédite d'opposants kurdes et arabes, réunis depuis peu au sein du Conseil démocratique syrien (CDS), a demandé dimanche à prendre part aux négociations sous l'égide de l'ONU sur le conflit syrien censées débuter fin janvier.

"Pour nous, il est très important que toutes les composantes de l'opposition syrienne disposent des mêmes droits à participer aux futures négociations", a déclaré Haytham Manna, le coprésident du CDS.

"Nous sommes prêts à participer à toute négociation sous l'égide de (l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie) Staffan de Mistura", a affirmé à l'AFP ce responsable dont le parti concluait une réunion de deux jours à Genève (Suisse).

Ses déclarations alimentent les conjectures sur la présence, ou non, du CDS aux négociations censées débuter le 25 janvier à Genève, au siège européen des Nations unies.

L'objectif des ces pourparlers, faisant partie d'un ambitieux plan sur 18 mois soutenu par le Conseil de sécurité de l'ONU, sera de mettre fin à la guerre qui ravage la Syrie depuis près de cinq ans et a fait plus de 260.000 morts.

Staffan de Mistura n'a pas pour le moment proposé au CDS une place à la table des négociations, a reconnu Haytham Manna.

Mais des rencontres sont prévues avec le diplomate italo-suédois ainsi qu'avec des représentants américains et russes pour la semaine qui vient à Genève, a-t-il poursuivi.

Haytham Manna a expliqué sa volonté de voir le CDS invité aux négociations en tant que tel, allant contre une idée prêtée à Staffan de Mistura de n'inclure que quelques-uns de ses membres au sein d'une délégation plus large représentant l'ensemble de l'opposition syrienne.

Une centaine de représentants de l'opposition politique et armée avaient annoncé le 10 décembre à Ryad, en Arabie saoudite, leur accord pour négocier avec le régime de Bachar al-Assad.

Mais M. Manna ne veut pas que le CDS soit associé au groupe de Ryad, car certains de ses éléments "sont contre une solution politique et viendront uniquement pour saboter les discussions", a-t-il insisté.

Il a aussi rappelé son engagement à obtenir un accord par des discussions pacifiques et multilatérales, pour créer un système politique dans lequel l'Etat et la religion seraient séparés.

Le CDS a vu le jour le 10 décembre, au cours d'une conférence organisée à Al-Malikiyah dans le nord-est de la Syrie, par des opposants syriens qui n'avaient pas été invités à la réunion d'opposants qui se déroulait parallèlement en Arabie saoudite.

L'importance de ce groupe de l'opposition réside, selon les experts, dans son bras armé, les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les Etats-Unis et composées principalement des YPG, une milice kurde qui contrôle d'importants territoires en Syrie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.